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Alpha's Muses

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Alpha's Muses
  • Lorsque Zeus se retrouve coincé sur la Terre, il découvre qu'il n'est devenu qu'un simple humain, enfin, "simple" est un bien grand mot. Il cherche alors une solution à l'aide d'Hikari son "guide" pour essayer de retrouver sa place sur l'Olympe...
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20 septembre 2017

Chapitre 47: No Brakes

1

Erato et son cousin avaient attendu la fin de la semaine avec une impatience telle qu’ils avaient été intenables toute la semaine. Leurs grands-parents avaient dû les menacer d’annuler la sortie en famille pour que les deux enfants finissent par se calmer. Les deux gamins avaient alors fait leur possible pour évacuer leur excitation et leur trop plein d’énergie aux récréations, à leur club des scouts et dans le jardin après avoir fait leurs devoirs quand le temps le leur avait permis. Il faisait à présent grand beau et toute la famille se retrouvaient sur une des plages pour pique-niquer dans le sable, même la petite Louna était de sortie aujourd’hui, aux grand plaisir des grands-parents mais aussi de Luca et Erato qui étaient totalement fascinés par le bébé. Et puis pour une fois, leur oncle Rémi avait réussi à poser un dimanche, il avait donc avec son épouse organisé ce petit pique-nique. Les deux parties de la famille s’étaient vues moins souvent durant l’été comme Rémi et sa famille étaient partis en vacances, et ils avaient donc beaucoup de choses à se raconter !

2

Pendant que les adultes discutaient, Steven emmena Erato et Luca dans l’océan, les deux enfants nageaient un peu maladroitement mais s’amusaient comme des fous avec leur cousin, malgré l’écart d’âge entre eux, les enfants s’entendaient bien et Steven aimait passer du temps avec eux. Ils étaient tellement joyeux ! Mais surtout, il empêchait Erato de trop penser, malgré son jeune âge, la petite muse avait facilement tendance à être mélancolique lorsqu’elle se retrouvait seule trop longtemps. Elle avait beau ne pas avoir connu sa mère, elle avait quelques souvenirs de son père et… il lui manquait, même s’il ne s’occupait que peu d’elle, il lui manquait. Elle ne laissait que rarement voir tout ce qu’elle gardait au fond d’elle. Mais, aujourd’hui c’était dur, parce que tout le monde était là, tout le monde sauf son papa, et l’autre papa de Luca mais lui aussi était dans les étoiles, avec sa maman. Elle reprit pieds, et leva la tête vers le ciel. Les étoiles, elles étaient cachées pour le moment, mais ce soir, elle pourrait les voir et raconter sa journée à sa mère et son oncle.

- Erato ? appela Steven.

- Oui ? répondit la fillette en se retournant en peignant un grand sourire sur son visage.

- Tu ne veux plus jouer ? demanda son cousin en s’approchant d’elle.

- Bah si ! dit-elle en l’éclaboussant avant de pousser un cri qui se mua en rire lorsqu’il la jeta à l’eau prenant garde à ce qu’elle ait bien pieds.

- Moi aussi jette-moi ! s’écria Luca en rejoignant ses deux cousins et Steven le jeta à son tour. Les trois cousins s’amusèrent ainsi un long moment jusqu’à ce que les adultes les appellent pour déjeuner.

3

La petite famille était installée sur le drap, pique-niquant dans un joyeux brouhaha.

- Alors, l’école ça va les enfants ? Comment s’est passé cette première semaine ? demanda Rémi

- Trop bien tonton ! dirent les deux enfants en cœur.

- Enfin les devoirs un peu moins, bouda Luca.

- Pfff… le français c’est facile !

- Nan les maths ! Et le mieux c’est le sport !

Les deux gamins partirent dans une discussion interminable pour savoir ce qui était le mieux comme matière à l’école, avant de finalement tomber d’accord sur le sport. Leur discussion firent sourire les adultes, ils étaient vraiment comme deux frères et sœurs ces deux-là malgré leurs quelques mois d’écarts. Luca était vite protecteur avec sa cousine, plus âgée de seulement quelques mois, il s’était vite mis en tête après le départ du père d’Erato qu’il devait la protéger. Son père trouvait cela attendrissant mais surveillait tout de même cela de près, il ne tenait pas à ce que son fils prenne cela trop à cœur. La journée se termina sur les embrassades de la petite famille qui se quittait pour rentrer chacun chez eux.

4

C’est ainsi que s’écoula l’enfance de Luca et Erato, entouré d’amour et de patience. Les deux enfants ne manquaient de rien, faisaient facilement les quatre cent coups… du moins jusque la troisième. Là… Là tout changea lorsque le père d’Erato rentra du front. La fillette ne savait pas si elle devait se réjouir ou en pleurer. Ce qu’elle savait c’est qu’elle était impatiente de voir son père ! Elle se languissait de lui et à presque quinze ans… Elle n’avait qu’une hâte le revoir ! Même s’il n’avait jamais tenu ses promesses, même s’il n’avait jamais été là pour elle, il restait son père et ne pouvait pas lui en vouloir n’est-ce pas ? C’est ce dont la jeune fille essayait de se persuader alors qu’elle faisait les cents pas dans la pièce à vivre, guettant avec inquiétude le bruit d’une voiture qui lui indiquerait que son père arrivait. Pourtant elle avait peur, comme tous ces horribles pressentiments, ses petites visions qui l’envahissaient depuis sa naissance et qu’elle réussissait tout juste à contrôler et à comprendre. Finalement, un bruit de moteur, une portière qui claque.

- Mamie ! s’écria Erato en courant vers l’entrée avant d’aller ouvrir la porte.

Clio suivit sa petite fille, plus doucement, elle n’était plus toute jeune mais avait bien vieilli malgré tout et conservé une certaine forme. John lui…. Etait marqué, ses cheveux blonds avaient grisonnés, ses traits étaient triés, ravagés tant par la guerre que surement par l’alcool et son regard… Son regard semblait fou.

- Erato ma chérie… commença-t-elle, mais sa petite-fille s’était figée en voyant son père. Il n’était pas comme sur les photos, ce qui était logique mais… Il semblait… brisé ? Elle ne savait pas, mais ce qu’elle percevait de son père, la rebutait.

- Je… je crois que je vais te laisser mamie, dit la jeune fille en se détournant, mais sa grand-mère la retint, chuchotant, je sais qu’il n’a jamais été là pour toi mais… accueille-le comme il se doit, nous ne t’avons pas élevé ainsi ton grand-père, Stan et moi. La fillette se mordit la lèvre avant de hocher la tête. Elle ne ferait pas honte à ses grands-parents, ni à personne, elle se tourna donc vers son père.

- Bienvenue à la maison… papa, dit-elle hésitante.

John la regarda et entra sans dire un mot, semblant pourtant hésiter sur le pas de la porte. Un officier entra à sa suite,

- Madame Alpha ?

- Oui, répondit Clio en posant une main rassurante sur l’épaule de sa petite-fille.

- Je… dois vous parler, en privé s’il vous plait.

- Vous pouvez parler, je n’ai rien à cacher à ma petite fille.

- Je… mais devant le visage intransigeant de la vieille femme, il céda, bien comme vous le souhaitez.

Il se racla la gorge avant de reprendre,

- Le commandant John Alpha est relevé de ses fonctions pour cause psychologie, il a subit un trop grand choc lors du dernier raid, nous le remercions de son service pour notre pays mais ne pouvons le garder dans nos rangs… Il regarda l’homme qui avait autrefois été son chef, avant de reprendre d’une voix moins formelle, il n’est plus… lucide. Enfin, il a l’air de mélanger les périodes, il a des accès de colère de psychose… Ce ne sont pas des choses faciles mais nous ne pouvons le placer dans un centre médicalisé. Il sera préférable de le faire interner, ce sont de lourdes responsabilités…

- Ce n’est pas à vous de les prendre, dit Erato d’une voix plus froide qu’elle ne l’aurait voulu, elle voyait l’homme qu’était devenu son père : brisé par la vie, son travail. Elle voyait tout. Je vais m’en occuper, dit-elle.

- Erato… commença sa grand-mère, mais la jeune femme fut intransigeante. Elle s’occuperait de lui, ne le laisserait pas aux mains d’inconnus.

5

Et ce fut ainsi que commença le lycée d’Erato : rythmé par les cours, les rencontres, les sorties, son club d’escalade et d’écriture, tout comme sa mère et sa grand-mère elle adorait écrire et plus particulièrement des poèmes. Lyriques, haïku, prose, rien n’avait plus de secret pour la petite muse qui s’amusait et se détendait pas ce biais. Elle était timide, beaucoup plus qu'enfant, la rencontre avec son père l'ayant beaucoup renfermée. Elle avait des passions en dehors de l'écriture : la danse, l'aïkido, elle adorait tout celà et ce fut un moyen pour elle d'avacuer, elle jouait la comédie, faisaint celle qui allait bien. Pourtant… ce fut dur. Dur, très dur de supporter son père : ces accès de colère, ses confusions, ses violences, elle endurait tout mais vint un jour où… la décision s’imposa : elle ne pouvait pas s’occuper de lui, il avait besoin de plus de soin qu’elle ne pouvait lui en fournir, c’est le cœur lourd qu’elle fit interner son père peu de temps après avoir fêté ses quinze ans. Elle lui rendit visite chaque dimanche, mais… cela la faisait souffrir plus qu’autre chose et elle finit par aller le voir moins souvent, chaque visite étant plus dure que la précédente.

6

- Ca va ? demanda une voix qu’elle ne connaissait que trop bien alors qu’elle sortait de l’hôpital.

L’adolescente secoua la tête, les yeux brillants de larmes. Non. Non cela n’allait pas. Elle n’arrivait à rien. Luca enlaça sa cousine alors que les larmes roulaient sur ses joues.

- Arrête d’aller le voir… Regarde dans quel état ça te met ! dit-il en soupirant et caressant la tête de sa cousine.

- C’est mon père ! s’indigna-t-elle.

- J’n’appelle pas ça un père : il ne s’est jamais occupé de toi, n’a jamais tenu une seule des promesses qu’il t’a faite, t’a abandonnée ! Putain y’a prescription, personne ne t’en voudra si tu ne vas plus le voir ! s’énerva Luca. Ce n’était pas la première fois qu’il voulait dire cela à Erato, mais c’était la première fois qu’il arrivait à faire sortir ses mots de ses lèvres, à les dire à haute voix.

- Je m’en voudrais moi.

- Au début peut-être mais, sache une chose, il ne t’a jamais réclamée depuis qu’il est ici, on va avoir besoin tous les deux de se concentrer Erato. On rentre en terminale maintenant, tu vas ne pas tenir si tu continues comme ça.

La brunette resta silencieuse un bon moment avant de finalement dire,

- Tu as raison…, mais pour l’instant… j’ai envie de rentrer et de dormir.

Et Lucas la reconduisit chez eux. Puis vint la rentrée, une nouvelle année pour de nouvelles perspectives et avec la rentrée vint le premier amour d’Erato : Louis. 

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6 septembre 2017

Chapitre 46: Grew up in a lovely family

1

- Luca ! Dépêche-toi ! On va être en retard ! cria Erato depuis le bas de l’escalier, impatiente. C’était la rentrée des classes et les deux enfants faisaient leur entrée dans la grande école, ils passaient en CP, et Erato était impatiente de commencer ses cours.

- Ouaiiiis, j’arrive, lança son cousin d’une voix trainante avant de descendre d’un pas tout aussi lent les escaliers rien que pour le plaisir de taquiner Erato.

- Dépêche-toi ! Le bus va arriver !

- C’est pas mon père qui nous emmène ? demanda Luca, son visage se teintant de déception avant de remarquer le sourire espiègle de sa cousine en dévalant les dernières marches incapables de se forcer à aller lentement plus longtemps.

- Bah si gros bêta ! dit-elle, il nous attend dans la voiture ! dit-elle en riant. Les deux cousins embrassèrent leurs grands-parents avant d’aller dans la voiture de Stan. Ce dernier sourit, amusé de voir les deux enfants aussi impatients d’aller à leur premier jour de classe.

- Prêts mes loulous ?

- Oui ! s’écrièrent-ils en cœur.

2

Stan les déposa devant la primaire et les embrassa chacun sur la joue, leur glissant :

- Bonne journée, et soyez sages ! Ce soir c’est mamie qui vient vous chercher et vous allez goûter chez tante Leila avec vos cousins.

- D’accord ! A ce soir ! dirent les deux gamins avant de partir guillerets en direction de l’école.

La journée de cours passa très rapidement pour Erato et Luca. Ils furent contents car ils étaient dans la même classe et commencèrent à se faire beaucoup d’amis. Et Erato fut ravie, elle apprit à écrire ses premières lettres en minuscule mais surtout elle allait apprendre à lire, et ça elle avait hâte, c’est ce qui l’intéressait le plus, elle voulait pouvoir lire tous les livres que sa grand-mère avaient écrit mais aussi pouvoir écrire tout ce qu’elle avait en tête, toutes les idées qui lui venaient et tournoyaient sans cesse dans son esprit. La journée était passée beaucoup trop vite pour les deux enfants qui attendaient maintenant que leur grand-mère vienne les chercher. Ils étaient assis sur les marches des escaliers et discutaient.

- Tu crois que papa accepterait que je m’inscrive aux Scouts ? demanda Luca à sa cousine.

 - Certaine ! Il sera content je crois.

- Et toi ? Tu vas t’inscrire à la danse ?

- Moi ? Non ! Les Scouts aussi ! La danse je peux la faire à la maison si j’ai envie ! Et mamie, elle a dit qu’elle m’emmènerait à l’Aikido mercredi pour voir et à la salle d’escalade aussi ! dit Erato enthousiaste.

- Tu es sûre de vouloir faire tout ça ? dit Luca surpris.

- Je verrais ce qui me plait le plus, mais j’ai vraiment envie de bouger tu sais !

- Erato, Luca ! cria une voix qu’ils connaissaient bien, vous venez ?

Les deux enfants se levèrent et firent la course jusqu’à la voiture de leur grand-mère en riant,

- Gagné ! cria Erato en montant dans la voiture.

Luca rit et ils saluèrent leur grand-mère avant que celle-ci ne conduise jusque chez Rémi et sa famille.

3

Leur tante leur avait préparé quelques beignets et ils s’installèrent sur la table de salle à manger pour goûter tous ensemble. Les plus grands discutaient des dernières nouvelles de la famille et les enfants parlaient avec leur cousin Steven.

- Alors, cette première journée de cours c’était comment les loulous ? demanda ce dernier en souriant

- Trop bien ! J’ai hâte d’y retourner ! dit Erato avec un hochement de tête communicatif de son cousin.

- Tant mieux si ça vous plait, dit-il en croquant dans un beignet.

- Elle est où ta sœur ? demanda Luca.

- Elle fait la sieste, elle est encore petite tu sais.

- Tu crois qu’on pourra la voir avant de repartir ? demanda Erato les yeux brillants.

- Si elle se réveille oui, sinon il faudra revenir ou attendre dimanche ! dit Steven avec un rire.

- Luca, Erato vous avez des devoirs à faire ? demanda Clio.

Les deux petits hochèrent la tête.

- Alors embrassez tout le monde, on va rentrer et devoirs ensuite vous pourrez jouer un peu avant de manger.

- D’accord mamie, dirent-ils. Ils embarrassèrent leur tante et leur cousin avant qu’Erato ne dise,

- Tu feras un bisou à tonton et à Louna ?

- Promis, dit Leila en souriant, à dimanche les loulous.

- A dimanche ! dirent les enfants avant de rentrer avec leur grand-mère.

4

Une fois à la maison, ils s’installèrent sur la table du salon et avec l’aide de leur grand-mère firent leur devoir. Une fois cela fait, ils profitèrent qu’il fasse encore jour pour aller jouer dans le jardin.

- A l’attaque ! s’écria Erato, sus aux dragons ! ajouta-t-elle en courant vers leur cabane.

Ils jouèrent un moment, presque jusqu’au coucher du soleil. Jusqu’à ce que leur grand-mère les appelle depuis la porte de la salle à manger.

- Les enfants ! C’est l’heure du bain !

- On arrive mamie ! dit Luca avant de descendre l’échelle tandis que sa cousine empruntait le tobogan.

Ils se lavèrent chacun leur tour avant d’enfiler leur pyjama et d’aller mettre la table puis ils s’installèrent devant la télé en attendant que tout le monde arrive pour manger. Leur grand-père fut le premier à arriver. Il embrassa sa femme avant d’aller embrasser ses petits-enfants puis de retirer sa tenue de travail. Il s’installa ensuite à côté de ses petits-enfants et leur demanda comment s’était passé leur journée.

- Trop bien ! On a appris plein de choses à l’école ! dit Erato avec un large sourire.

- Ca t’a plu à toi aussi Luca ?

- Oui ! Faut que je demande un truc à papa ce soir, dit le jeune homme.

- D’accord, on va attendre d’être à table pour ça alors.

5

Trente minutes plus tard, tout la famille était à table, et dinait. Les enfants avaient à nouveau raconté leur première journée de classe. Stan était fatigué par sa journée comme souvent. Son poste dans la police lui prenait plus de temps qu’il ne le voulait. Mais il savait qu’il avait besoin de ce job et ce dernier lui plaisait. Il avait trouvé sa vocation, pour ainsi dire lorsqu’il avait aidé une jeune fille et puis ce qu’il avait vécu avec Hélios l’avait aussi conforté lorsqu’il avait donné sa candidature. Et les années qu’il avait passé dans la police depuis la mort et l’adoption de son fils avait confirmé son envie d’aider et de bien faire son travail. Il était l’un des meilleurs éléments de sa brigade.

- Papa ? dit Luca en regardant son père.

- Oui Luca ? dit Stan en sortant de ses pensées.

- Est-ce que tu veux bien que je m’inscrive aux scouts après l’école ?

- Oui bien sûr, dit-il, du moment que cela n’empiète pas sur ton travail je ne vois aucun inconvénient à ce que tu t’y inscrives.

- Merci ! Tu voudras bien remplir le papier d’inscription ?

- Oui, tu me le donneras après manger.

- Et moi mamie, est-ce que je peux m’y inscrire aussi ?

- Tu es sûre que tu veux faire les scouts Erato ?

- Certaine !

- Très bien, même raison que pour Luca, si tu n’as pas de bons résultats, on arrête.

- Merci ! dit la fillette.

Ils finirent de dîner dans la bonne humeur et après le repas les enfants firent signer leurs papiers d’adhésion avant d’aller se coucher.

6

Erato se brossa les dents avant d’aller dans son lit, laissant son esprit vagabonder. Elle attendit sa grand-mère pour avoir son bisou du soir et lorsqu’elle arriva, elle lui demanda,

- Mamie… tu crois que papa rentrera à la maison un jour ? demanda Erato d’une petite voix.

Clio regarda sa petite-fille ne sachant pas vraiment quoi lui dire ni comment. Elle voulait lui dire que oui, son père rentrerait et qu’il serait là pour vivre tous les moments importants de sa vie mais… La vérité était qu’elle n’en savait rien. Elle choisit ses mots avec soin.

- Je l’espère ma chérie, mais tu sais que ton père fait un métier dangereux…

- Oui, il est militaire… Mais est-ce que tu crois qu’il sera là pour mon anniversaire ?

- Je ne sais pas ma puce, tu sais qu’il n’a pas toutes les permissions qu’il veut… Les combats sur le front sont importants et l’armée ne peut que difficilement se séparer de ses hommes.

- Je comprends… J’espère quand même que j’aurais une lettre…, dit la fillette déçue malgré tout.

- Je n’en doute pas, dit Clio qui avait déjà reçu le courrier de John. Même si, il n’était pas présent physiquement pour sa fille, les grands-parents avaient réussi à le convaincre de lui écrire des lettres. Ce qu’il faisait même si bien souvent, il donnait des promesses qu’il ne tenait jamais comme : je serais là pour ton anniversaire, Noël, Pâques, ton entrée à l’école, toutes des promesses qu’il ne tenait jamais. La vieille femme avait du mal à comprendre pourquoi il promettait monts et merveilles à sa fille si c’était pour ne jamais les lui offrir outre que par des cadeaux qui ne correspondaient que rarement aux goûts de la fillette ou par des lettres et de l’argent. Elle sourit doucement.

- Dors maintenant ma puce, il y a école demain et il faut se lever tôt.

- Bonne nuit mamie, dit Erato en hochant la tête et se glissant sous ses couvertures.

Clio embrassa à nouveau sa petite fille sur le front avant de sortir sans bruit, d’aller dire bonne nuit à Luca puis de rejoindre son époux. En la voyant entrer dans la chambre, Benjamin la regarda

- Elle t’a encore parlé de son père, déclara Benjamin.

- Oui… c’est compréhensible.

- Oui, ce qui ne l’est pas c’est son attitude à lui.

- Chéri, stop. Ne parlons pas de lui s’il te plait. Je n’ai pas envie que nous nous disputions, dit Clio fatiguée.

Benjamin hocha la tête. Il était en colère après son beau-fils. Il ne comprenait pas son comportement, il avait une enfant et il l’abandonnait parce qu’elle lui rappelait trop sa défunte femme. Il ne comprenait pas, et en avait plus que marre de chercher à comprendre. Il s’occuperait de sa petite-fille comme il le faudrait avec l’aide de Stan et sa femme et ferait en sorte que jamais elle n’en arrive à regretter de ne pas avoir un vrai père. Il embrassa sa femme avant de se coucher, chassant sa colère et ses idées noirs concernant John. Viendrait un jour où, le jeune homme serait obligé de renter et ce jour-là… il serait accueilli comme il le méritait.


Et avec la rentrée des classes un chapitre sur la rentrée ! Me voici de retour avec un petit chapitre chez les Muses, le prochain sortira plus tard, je vous tiendrais au courant des dates ! Ils seront plus espacés que ces derniers mois car j'ai pris du retard chez les Myrdyr qu'il faut que je rattrape, je pense essayer de publier tout les 15 jours chez les muses et à l'inverse une fois par semaine chez les Myrdyr !

Les prochains chapitres seront normalement au rendez-vous chez les Myrdyr aussi ! J'ai encore toutes les photos à faire à l'heure actuelle mais si tout se passe bien je vais avoir le temps cette semaine ! J'espère aussi avoir le temps de continuer à écrire tranquillement, je me suis bien installé à mon appart il me manque des petites bricoles déco mais tout va bien ! A l'heure où je vous écris je n'ai pas encore eu ma réunion de rentrée et je suis stressée et impatiente ! 

Nouvelle ville, nouveau départ, changement d'étude, une presque nouvelle vie ! J'espère aussi réussir à bien m'entendre avec les personnes de ma promo... Enfin comme vous le voyez je suis bien stressée !

 

A tout bientôt !

 

26 juillet 2017

Chapitre 45: I can't do this without her

1

Quelques mois avaient passé depuis la mort de Thalie, mais même si la famille portait encore le deuil de la jeune femme, elle ne se permettait que rarement de la pleurer. Après tout, la famille s’était considérablement agrandie. En effet, seulement quelques jours après la venue d’Erato à la maison, Stan, était arrivé à la maison, un bambin de quelques mois dans les bras. Il avait bien évidement été mis au courant de la mort de Thalie, et avait été présent à l’enterrement mais il ne s’était pas permis de pleurer sa belle-sœur et meilleure amie. Il avait accueilli son fils adoptif avec le sourire et pris son rôle de père très à cœur. Et aujourd’hui, il venait le présenter à sa famille, la seule qu’il connaîtrait. Ses propres parents étant décédés quelques mois plus tôt. Clio ouvrit la porte en souriant à Stan.

- Bonjour Stan ! dit-elle en le serrant dans ses bras avec tendresse avant de regarder le bambin dans son couffin, il est magnifique, Luca c’est ça ?

- Oui, dit Stan en entrant avec la poussette après avoir rendu son étreinte à Clio.

La vieille femme était contente d’avoir la visite de Stan et de son petit-fils, cela mettrait un peu de gaité dans la maison. Elle espérait aussi que cela remontrait le moral de John, même s’il essayait de ne pas le montrer… Il avait du mal à s’occuper d’Erato, et elle pouvait le comprendre, déjà bébé elle ressemblait beaucoup à sa mère, mais ce n’était pas pour autant qu’il devait la délaisser. Ce que le jeune père essayait de faire le mieux possible, même si parfois il avait du mal, lorsque le chagrin et la douleur devait trop forts, en ces cas-là, Benjamin et elle prenaient le relais. Elle le guida jusque dans le salon, où il entreprit de déshabiller son fils, chaudement emmitouflé. L’automne était bien installé à présent et les premières gelées avaient endormi toute la nature.

Stan posa le siège de son fils sur la table et salua le reste de la famille qui arrivait, il sourit en voyant Erato dans les bras de son père. Elle était encore petite pour son âge mais infiniment mignonne.

- Elle est absolument adorable, dit Stan en posa une main sur l’épaule de John qui lui répondit par un sourire fatigué.

- C’est un vrai diable oui, elle ne fait pas ses nuits la chipie et se réveille toutes les deux heures pour manger.

- Oh ne t’en fais pas, j’ai la même avec Luca ! rit Stan en l’entraînant voir son fils.

Clio et Benjamin se regardaient avec émotion, bien que leur fils ne soit plus de ce monde… le bambin lui ressemblait énormément ! Ce que Stan avait très rapidement remarqué à croire que les dieux avaient eu pitié pour lui et envoyé un fils qui ressemblerait à son défunt époux.  John sourit en voyant le bambin.

- Elle aura quelqu’un avec qui s’amuser comme ça, ils grandiront ensemble dit John et Stan hocha vivement la tête.

- Tout à fait !

Le petit Luca ouvrit alors les yeux en baillant et fit un magnifique sourire à Erato qui du haut des bras de son père, le lui rendit en gazouillant.

2

Ce fut le premier contact entre Erato et Luca, mais certainement pas le dernier, en effet Stan vint presque tous les dimanches à la maison avec le petit garçon et les deux enfants grandirent ensemble. Parfois, à cause de son travail, Luca restait chez eux quelques soirs de la semaine, ce qui ravissait Clio qui chouchoutait ses trois petits enfants autant les uns que les autres, et surtout Steven ! Il était fasciné par ces deux enfants qui gazouillaient dans un langage bien à eux et bien surpris lorsqu’ils riaient aux éclats pour une raison inconnue ou lui souriaient. Il avait surtout du mal à s’imaginer qu’il pouvait avoir été aussi petits qu’eux ! Il le savait, sa mère lui montrait les photos régulièrement aux vues des nombreuses questions qu’il posait mais il avait beaucoup de mal à le concevoir, surtout qu’ils changeaient tellement vite ! Erato mangeait tellement qu’elle avait rapidement récupéré le poids qu’elle n’avait pas à sa naissance, rassurant les médecins, qui lui firent passer à un régime moins riche et plus simple.

4

Les années passaient rapidement et bientôt, la petite fille et son cousin faisaient leurs premiers pas, disaient leurs premiers mots, devenaient propres et faisaient courir la famille en bourrique avec leurs âneries ! Ils étaient curieux de tout, adorant regarder les poissons nager dans l’aquarium, voir les feuilles ou les flocons tomber, voir les fleurs pousser au printemps et les insectes grouiller. Leur grand-mère veillait beaucoup sur eux. Il n’y avait plus qu’elle, Benjamin et John dans la grande maison. Stan, Leila et Steven avaient déménagé au début de l’été dans une petite maison un peu plus bas dans la vallée. John passait de moins en moins de temps à la maison et de plus en plus à son travail, c’était tout à son honneur mais… Le petite Erato ne comprenait pas vraiment pourquoi son papa partait autant et aussi longtemps, surtout lorsque sa mamie la couchait le soir.

- Il est où papa ? Il viendra me faire un bisou ?

- Quand il rentrera du travail ma puce, dit sa mamie en l’embrassant sur le front.

- Et papy aussi y vient faire un bisou ?

- Je suis là ma princesse, dit le vieil homme en venant embrasser sa petite fille.

La petite fille serra son papy dans ses bras avant de se lover dans son lit serrant son doudou et de s’endormir.

5

Les grands-parents restèrent éveillés tard ce soir-là, guettant le retour de John. Ils voulaient lui parler, cela ne pouvait plus durer, Erato avait besoin de son père, elle se posait de plus en plus de questions, et ils avaient bien du mal à y répondre. Aux alentours de minuit, ils entendirent la porte s’ouvrir. Benjamin se leva et fut saisit par l’odeur d’alcool qui se dégageait de John.

- John où étais-tu ? demanda Benjamin, sentant la colère proche.

- Qu’est-ce que ça peut bien vous faire ? rétorqua l’homme d’une voix chargée d’alcool.

- Ce que ça peut nous faire c’est que tu as une petite fille qui te réclame, qui a besoin de toi, dit Clio en se levant à son tour en posant une main sur le bras de son mari.

- Tss, elle vous a vous, elle n’a pas besoin de moi !

- C’est faux John, elle a besoin de toi bien plus que de nous.

- Je peux pas… dit-il, en sentant les larmes l’envahir à nouveau, je suis renvoyé sur le terrain.

Ce qui était à demi faux, il avait demandé à être renvoyé sur le terrain, il ne supportait plus de voir sa fille qui ressemblait de plus en plus à Thalie. Il n’arrivait pas à s’occuper d’elle comme il le devait, et cela le minait, il préféra la laisser à la charge de ses grands-parents et son oncle, Stan qui vivait presque à la maison, plutôt qu’elle lui en veuille par qu’il la repoussait.

- Et tu ne pouvais pas refuser ? demanda Clio.

- Non, dit-il, je ne pouvais pas, ils demandent tout le monde.

- Et c’est pour ça que tu reviens en puant l’alcool ? demanda froidement Benjamin.

John ne répondit pas, il n’avait pas envie de répondre à ça. Il avait bu, beaucoup et avait attendu avant de pouvoir reprendre la voiture sans risque… Ou presque.

- Réponds-moi John, dit Benjamin en perdant patience.

- J’ai bu parce que c’est mon dernier jour ici. Parce que ma femme me manque, parce que je suis incapable de m’occuper correctement de ma fille ! s’écria-t-il finalement à bout de nerf.

- Ton dernier jour ici ? dit Benjamin

- Je pars demain à la première heure.

- Et tu comptais nous l’annoncer quand ?

- Maintenant, dit John, vous m’excuserez je dois faire mon sac, ajouta-t-il en passant pour aller à l’escalier et sa chambre.

6

Il s’arrêta devant la chambre sa fille, et ouvrit la porte sans bruit. La veilleuse était allumée et la petite fille dormait dans son petit lit, serrant son doudou contre elle. Il la regarda, elle ressemblait tellement à sa mère ! Il détourna le regarda, sentant les larmes lui venir aux yeux, il se ressaisit un peu avant de l’embrasser sur le front, lui disant adieu. Il ne savait pas s’il reviendrait un jour, mais surtout dans quel état il reviendrait. Avec un peu de chance, la fillette ne se souviendrait pas de lui, elle n’aurait que peu de souvenirs du père incompétent qu’il avait été. Et… si un jour il revenait, il se promit d’être meilleur pour elle. Il alla dans sa chambre et fit rapidement son sac avant de dormir quelques heures. Au petit jour, il s’en alla sans faire un seul bruit, comme s’il n’avait jamais été présent dans la maison. Seul les quelques rares photos de lui, Thalie ou leur fille trônaient sur les murs.

7

La petite Erato eut du mal au début à comprendre que son père était parti. Elle le demandait souvent et les grands-parents eurent bien du mal à expliquer à la fillette que son père ne reviendrait pas avant longtemps. Et puis ils avaient peur, ils n’étaient plus tout jeunes, ils demandèrent alors à Stan de réaménager avec eux. Le jeune homme hésita avant de finalement accepter, de toute façon, il passait tellement de temps ici que c’était tout comme et comme cela il pourrait aider Clio et Benjamin, et pourrait passer plus de temps avec les deux enfants. C’est ainsi que Stan s’installa avec son fils chez Clio et Benjamin. 


Bonjour à tous ! 

J'espère que ce chapitre vous a plu et savourez le car je vais faire une pause sur le mois d'Août et sûrement début Septembre sur chacune de mes histoires Sims 3. 

Les raisons : d'une part le travail, je bosse et je n'arrive ni trouver le temps d'écrire, ni  à trouver le temps de faire mes photos, je préfère donc faire pause et prendre le temps d'écrire correctement mes suites plutôt que de vous sortir quelque chose qui ne me satisfera pas. 

D'autre part, je dois encore, souscrire différents papiers et abonnements pour mon appart sur mon prochain lieux d'études (Grenoble pour ceux que ça intéressent) puis préparer doucement mais surement mon déménagement, et donc, je pense profiter de mon prochain temps libre pour écrire mes différentes suites sims 3 (Myrdyr et Muse donc) mais aussi travailler sur mon roman "Les Enfants de l'Ombre" que vous pouvez retrouver sur Scribay, les chapitres ne sortent pas aussi régulièrement que je le souhaiterais mais ayant écrit les premiers en 4ème, il me semble je les repends avec l'orthographe et toute les tournures de phrases un peu étrange qui existent encore dans les premières versions du texte >.>

Donc, si tout se passe comme je le souhaite, je reviendrais avec mes histoires Sims 3 à la rentrée ! J'ai quelques photos d'avances sur les Sims 4, je vais prendre le  temps de faire mes montages pour sortir quelques chapitres durant l'été (même chose aucune date de prévu tout dépendra du temps que j'aurais !)

N'hésitez pas à vous abonnez sur la page Facebook pour suivre les avancer d'écriture et autre, je donnerais principalement des nouvelles là-bas !

Je vous souhaite de bonne fin de vacances à tous ! 

A la rentrée tout le monde (si je ne suis pas morte d'ici là xD)

19 juillet 2017

Chapitre 44: The End and the Beginning

1

Thalie avait mal. Très mal, elle voulait que cette douleur s’arrête tout de suite ! Elle cria lorsqu’une nouvelle contraction lui laboura les reins. Elle sentit qu’on la soulevait ce qui lui arracha un cri de douleur avant même qu’elle n’ait le temps de reprendre sa respiration. Elle sentit une odeur différente, et comprit inconsciemment qu’ils étaient à l’hôpital. Elle sentait qu’on s’agitait autour d’elle mais, la respiration tremblante, elle n’entendait plus rien d’autre que son souffle. Que l’air qui lui brûlait les poumons, comme s’ils étaient en feu.  Pas même les médecins qui la prenaient en charge à son arrivée à la maternité, ni même John qui lui parlait doucement comme s’il essayait de la calmer.

- Respire, lui disait-il, Inspire, expire, voilà… Continue.

Elle ne se rendait pas compte qu’elle suivait ce qu’il lui disait tant la douleur lui obstruait l’esprit. Elle avait mal, beaucoup trop mal comme si on lui arrachait les entrailles ou qu’on essayait de la briser de l’intérieur. Elle n’arriverait jamais à la mettre au monde ! Elle n’en aurait pas la force ! Elle sentit la panique monter en elle en même temps qu’une nouvelle contraction la faisait hurler. Les médecins la prirent en charge au plus vite et l’accouchement commença. Thalie eut l’impression de souffrir pendant des heures, elle eut soudain du mal à respirer. Elle essaya de crier mais plus aucun son ne voulait sortir de sa bouche. Elle l’ouvrait comme un poisson hors de l’eau, incapable de dire quoi que ce soit ou même de respirer. John qui était près de sa femme prévint tout de suite les médecins. Ils se jetèrent un regard inquiet.

- Faites sortir le père, nous allons pratiquer une césarienne. Il faut faire vite !

- Que… Qu’est-ce qu’il se passe ? demanda John en sentant la panique le gagner.

- Si c’est ce que je crains, votre femme fait une embolie amniotique, dit le médecin en préparant rapidement tout ce qu’il lui fallait pour pratiquer une césarienne tandis que d’autres infirmiers se chargeaient d’essayer d’aider la jeune femme à respirer.

2

Dans le couloir, John faisait les cents pas tandis que Benjamin essayait de le rassurer. Il se souvenait qu’avec la naissance des jumeaux, il avait lui aussi dû attendre dehors que Clio accouche et rester à attendre sans savoir l’avait presque rendu fou. Il essaya de rassurer le jeune homme, mais il savait que rien ne le rassurerait tant qu’il ne tiendra pas sa fille et sa femme contre lui. Ils attendirent donc tous les trois, dans l’angoisse et l’inquiétude avant que Rémi ne finisse par les rejoindre avec Leila et Steven.

- Elle est où tata Thalie ? demanda le petit garçon.

- Encore en salle d’accouchement, répondit doucement Clio, tu sais mettre un bébé au monde prend beaucoup de temps.

- D’accord, répondit Steven en s’asseyant près de la vieille femme.

Rémi discuta un petit moment avant de pâlir légèrement. Une embolie amniotique… Ça sonnait mauvais, et il le savait. Même si les cas de mort pouvaient être évités dans la plupart des cas, de ce que lui en expliquait John, il s’attendait au pire. Il jeta un regard inquiet à ses parents. Il avait peur. Très peur mais il ne devait surtout pas le montrer. C’était lui le médecin, ils fieraient à lui, même s’il n’avait aucune expérience autre que ce qu’il avait vu dans le tronc commun. Il n’avait jamais donné naissance à un enfant, ce n’était pas sa spécialité.

3

Thalie se sentait flotter, comme dans une bulle de bien-être. Elle n’avait plus mal, se sentait bien, reposée. L’odeur de l’antiseptique avait disparu, à la place flottait dans l’air celle de la cannelle et des oranges.  Elle ouvrit les yeux et se découvrit dans une pièce complètement blanche. Cela lui sembla tout de même un peu étrange. Elle se releva du sol sur lequel elle était allongée et tourna la tête à droite puis à gauche cherchant à savoir où elle était. Seulement la pièce était complètement vide et uniforme. Il n’y avait ni fenêtre ni porte. Elle aurait dû se sentir angoissée mais, il n’en fut rien, ce fut même le contraire. Elle se sentait même apaisée et en sécurité. L’inverse de ce qu’elle aurait dû ressentir à l’instant même.

- Thalie… dit une voix qu’elle n’avait pas entendue depuis des années. Elle se retourna alors un immense sourire naissant sur ses lèvres.

- Hélios ! dit-elle en courant vers lui et se jetant dans ses bras, tu m’as tellement manqué…, murmura-t-elle en se lovant dans les bras de son jumeau.

- Toi aussi sœurette, dit-il en la serrant, un sourire triste sur le visage. Elle n’avait pas l’air de comprendre pourquoi elle était là.

- Mais… Pourquoi tu es là ? Je croyais qu’Hadès ne te laisserait pas revenir me parler…

- Hadès ne m’a rien autorisé Thalie, dit-il. Cela confirmait ce qu’il soupçonnait. Elle ne savait pas pourquoi elle était ici, ni où elle était.

- Comment ça ? demanda la jeune femme sans comprendre. Elle était en train d’accoucher, elle allait donner naissance à sa fille. A Erato. Elle fronça les sourcils, qu’est-ce que tu racontes ? demanda-t-elle en le regardant à nouveau.

- Regarde autour de toi Thalie…, murmura alors son frère en la tournant alors. Le choc allait être rude, pensa-t-il tristement.

4

Elle écarquilla les yeux, la pièce avait complètement changé. Les murs étaient toujours blancs, mais de nombreuses portes et fenêtres étaient là. Ainsi que de nombreux voiles ornant les portes, se mouvant sous un vent invisible qui rafraichissait la pièce. Celle-ci était richement décorée, un immense lit occupait son centre, des centaines de miroirs décoraient les murs, de nombreuses plantes aussi. Thalie avala sa salive, elle n’avait rien vu d’aussi beau de toute sa vie. Alors pourquoi avait-elle envie de pleurer ? Pourquoi avait-elle l’impression d’oublier quelque chose en regardant tout cela. Quelque chose d’important. Et où était les autres membres de sa famille ?

- Hélios… P-pourquoi je suis ici ? demanda-t-elle d’une voix où les sanglots s’entendaient, Où sont John, Rémi, maman et papa ? Et ma fille ? Où est Erato ? Où est-elle ? Je veux tenir mon bébé dans mes bras ! dit-elle en éclatant en sanglot.

- Tu sais où tu es Thal’… répondit doucement son frère en la prenant contre lui, je suis désolé… J’aurais aimé que tu puisses les voir…

- Montre-moi… Montre-moi ! dit-elle en criant proche de l’hystérie. Elle ne voulait pas l’admettre. Elle ne pouvait pas… Non, c’était impossible !

Hélios se figea, devait-il lui montrer ? Elle avait déjà du mal à accepter ce qu’il lui arrivait ? Et puis, il n’en avait pas les pouvoirs. Il avait seulement été envoyé ici pour l’accueillir !

Montre-lui Hélios. Elle t’en voudra pour l’éternité si tu ne le fais pas, dit la voix de Samiael dans son esprit.

Je ne peux pas. Je n’ai aucun pouvoir sur les miroirs, je ne peux pas lui montrer ce qui lui arrive, lui répondit le jeune homme.

Très bien… J’arrive, soupira Samiael.

5

Hélios berçait doucement sa sœur lorsque Samiael entra dans la pièce. Ce dernier regarda la jeune femme. Elle était toujours aussi belle, il aurait aimé pouvoir lui donner plus de temps, qu’elle ne soit pas ici avec eux… Mais il n’en n’avait pas le droit. Il n’avait déjà que trop transgressé les règles en permettant à Thalie de survivre à la mort de son jumeau.

- Hélios ne peut pas te montrer Thalie… Il n’en a pas les pouvoirs. Mais je le peux. Veux-tu vraiment savoir ? lui demanda-t-il une dernière fois.

- Oui ! Dit la muse les yeux rougis par les larmes. Elle avait besoin de voir. Elle en avait besoin pour accepter ça.

Samiael s’approcha alors d’un des miroirs et passa sa main devant. L’image changea, prenant le dessus d’une table d’opération, un bébé hurlait et les larmes sur les joues de Thalie redoublèrent. Elle était si belle ! Sa petite fille. Sa petite Erato.


 

- Heure de la mort 15h46, annonça le médecin avec une voix fatiguée. Je vais l’annoncer aux autres membres de la famille. Vous avez bien noté l’heure de naissance ? demanda-t-il en retirant ses gants.

- Oui, 15h38, répondit une sage-femme en lui tendant le poupon qui avait été lavé et enveloppé dans une couverture.

Le médecin prit délicatement le bébé dans ses bras après avoir pris le temps de se laver les mains. Il détestait devoir annoncer une aussi triste nouvelle alors qu’un enfant venait de naitre. Il soupira et inspira une grande fois avant de sortir de la salle et de se diriger vers le groupe que formait la famille Alpha. Il les vit se tourner vers lui en le voyant arriver un bébé dans les bras, l’interrogation sur leur visage, l’espoir aussi.

6

En apercevant le médecin sortir avec le bébé Rémi sut que quelque chose n’allait pas, mais ce fut seulement en voyant son visage consterné… Qu’il sut qu’il ne reverrait jamais sa sœur dans cette vie-ci. Il ferma les yeux, encaissant le choc même s’il s’en était douté.

- John Alpha… ? demanda le médecin en cherchant du regard l’homme qui était avec lui des heures plus tôt dans la salle d’accouchement.

- C… C’est moi, dit l’homme en se levant inquiet.

- Je vous présente votre fille…, dit le médecin en lui remettant doucement son enfant.

- Je… Merci, dit John en regardant sa fille, ému, ma… Ma femme ? demanda-t-il en relevant les yeux vers le médecin.

- Je suis désolé monsieur. Nous avons fait tous notre possible, mais nous n’avons pas pu la sauver.

- Je… Non…, dit alors John en reculant de plusieurs pas. Benjamin rattrapa son beau-fils et l’aida à s’asseoir.

- Comment… est-ce arrivé ? demanda Benjamin la gorge nouée.

- Elle avait une embolie amniotique, c’est-à-dire que le liquide amniotique s’est mélangé à son sang… Cela arrive parfois, malheureusement nous sommes intervenus avec trop de retard, ses poumons étaient déjà touchés… Et elle était faible, ce qui n’a pas arrangé les choses, elle a fait plusieurs arrêts cardiaques alors que nous procédions à la césarienne. Nous avons fait tout notre possible, je suis sincèrement désolé.

- J’aurais dû la forcer à aller à l’hôpital plus tôt ! J’aurais dû…

- John, ce n’est en rien ta faute, dit alors Rémi, cela arrive malheureusement…

John berça sa fille contre lui, des larmes silencieuses roulant sur ses joues. Comment allait-il faire ? Comment pourrait-il faire sans Thalie ? Elle était sa raison de vivre ! C’était elle qui l’avait fait sortir ! Avait réussi à lui rendre supportables les horreurs de la guerre.

- Monsieur… Aviez-vous choisit un nom pour votre fille ? Nous devons le marquer sur son certificat de naissance.

- Oui… Erato. Elle s’appelle Erato…, dit-il dans un sanglot.

- Merci… Vous pourrez récupérer le corps de votre femme en fin de journée.

- Merci docteur, répondit Rémi en voyant que personne ne répondait.

7

La famille fut autorisée à rentrer chez elle, Erato était en parfaite santé mais les médecins la gardèrent en observation pour quelques jours, être sûrs qu’elle n’aurait aucun problème suite à sa naissance. En arrivant chez eux, John monta dans leur chambre et s’effondra. Il s’assit sur leur lit prenant sa tête dans ses mains et pleura. Comment allait-il survivre à la mort de sa femme ?

Dans le salon, Benjamin et Clio s’étaient assis sur le canapé. Rémi était assis avec eux, il les regardait, inquiet. Il avait peur pour eux. Ils avaient déjà perdu Hélios… Allaient-ils survivre à la perte de leur fille ?

- Maman… Papa… Vous voulez quelque chose ?

- Un… un thé s’il te plait, dit sa mère en inspirant fortement.

- Je m’en occupe, dit Leila, et vous Benjamin, vous voulez quelque chose ?

- La même chose… dit-il amorphe. Elle est partie elle aussi finalement… murmura-t-il après un moment de silence.

- On le savait… murmura Clio en réponse, ils étaient jumeaux, dit-elle en sentant les larmes lui venir aux yeux.

- Maman… Papa, ne dites pas ça, c’est le hasard.

- Non Rémi. Ce sont elles. Les Moires. Elles lient les jumeaux, et tu sais qu’ils n’ont jamais défusionnés… S’ils avaient défusionnés… Elle serait encore avec nous.

- Maman, s’ils n’avaient pas défusionnés, elle serait morte en même temps qu’Hélios, tu le sais aussi bien que moi, elle tombait dans le coma à chaque arrêt cardiaque qu’il faisait souviens-toi.

- Elle ne l’a pas voulu… Samiael l’a fait pour elle.

- Samiael ? Le fils d’Hadès ?

- Oui…, c’est lui qui a brisé leur lien, c’était caduque… du moins jusqu’à ce que les Moires en décident autrement…

Clio se mit à pleurer doucement, elle s’était préparée à cet instant toute sa vie pourtant elle avait espéré que Benjamin et elle partent avant leur petite fille. Mais elle avait toujours su au fond d’elle que cela ne se passerait jamais ainsi, qu’elle perdrait ses deux enfants avec quelques années d’écart. Elle avait eu deux ans et demi de répit. Deux ans et demi pour se préparer avec son mari. Alors pourquoi est-ce aussi difficile que la première fois ? Il fallait qu’ils se reprennent, tous, Erato allait arriver, elle allait avoir besoin d’eux, et surtout John. John qui était entré dans leur monde quelques mois avant ses fiançailles avec Thalie. Il n’avait pas couru au loin lorsqu’elle lui avait appris la vérité, au contraire. Il l’avait demandée en mariage, l’avait épousée, avait eu un bébé avec elle… Un bébé qu’il allait devoir élever sans elle. Il aurait besoin de tout leur soutien. Elle sécha ses larmes, elle pleurerait dans son lit, à l’abri des regards, devant le seul à qui elle ne pouvait rien caché et prit la tasse de thé que lui tendait Leila.

- Il faut que nous préparions tout pour son enterrement, dit Benjamin d’une voix qu’il tentait de montrer assurée.

Chacun hocha la tête.

- Il faut que j’aille expliquer tout ça à Steven… dit Leila, il n’a pas tout compris.

- Tu veux que je vienne avec toi ? demanda Rémi.

- Ca va aller, je sais qu’il te demandera si jamais il veut en savoir plus.

Rémi hocha la tête et resta avec ses parents avant de monter voir John. Il parla un long moment avec lui, lui expliquant tout sur ce qui était arrivé à Thalie. Il eut l’impression que John se sentit moins coupable.

8

Quelques jours plus tard, Erato arrivait à la maison. Elle était en parfaite santé, bien qu’un peu petite pour son âge, mais cela devrait se rectifier dans les mois à venir vu l’appétit vorace qu’avait la petite fille. Le week-end qui suivit, Thalie était enterrée, dans le cimetière où reposait son frère. La cérémonie fut très médiatisée au grand dépourvu de la famille. Ils avaient pourtant tout fait pour pouvoir enterrer Thalie sans que le monde entier ne soit au courant, mais ce fut un léger échec. Cependant, Clio réussit à convaincre les différents journalistes de laisser sa famille en paix suite à cela. Personne ne sut réellement comment sauf Benjamin. Elle avait usé de ses pouvoirs. Elle leur avait fait oublier l’existence de la petite Erato pour que celle-ci puisse grandir en paix sans être entourée d’une nuée de journalistes. John demanda à la famille de rentrer sans lui. Il avait besoin d’être seul devant la tombe de sa femme.

9

Il se tenait devant la tombe, la fixant sans vraiment y croire. Elle était là-dedans, dans une boite recouverte de terre. Il n’arrivait pas à se faire à l’idée que jamais plus il ne la reverrait. Jamais plus il ne la serrerait dans ses bras, ne l’embrasserait, l’entendrait rire, qu’ils n’élèveraient pas leur fille ensemble, qu’elle ne verrait ni ses premiers pas et entendrait encore moins ses premiers mots mais surtout ils ne vieilliraient pas ensemble. Il fondit en larmes, incapable de se retenir plus longtemps. Comment allait-il faire ? Comment pourrait-il élever leur fille sans elle ? Il posa ses mains sur la photo posée sur la plaque, pleurant un long, très long moment. Finalement, il se releva, Erato allait bientôt devoir manger et il voulait être là pour le lui donner.

- Je t’aime pour l’éternité…, murmura-t-il d’une voix brisée avant de retourner à sa voiture pour rentrer s’occuper de sa fille.

Je t’aime aussi John…. Je t’attendrai aussi longtemps qu’il le faudra… sembla murmurer une voix dans le vent qui se levait doucement, apportant avec lui une odeur de chèvrefeuille et d’herbe fraichement coupé après une légère pluie d’été…

12 juillet 2017

Chapitre 43: We celebrate life together, something tells me that we won't live forever

1

Quelques jours plus tard, John et Thalie se préparait à partir en voyage de noce. Thalie termina de mettre leur sac dans la voiture quand John la rejoint.

- Tu es sûre de vouloir partir ?

- Oui John, répondit Thalie en levant les yeux au ciel, je suis enceinte, pas en sucre et ce n’est pas cinq heures de route qui vont m’arrêter d’accord ?

- D’accord, mais si tu ne te sens pas bien on fait demi-tour.

- Non, je ne vais pas accoucher à à peine trois mois de grossesse c’est compris ?

- Compris m’dame, dit-il avec un rire. Thalie secoua la tête en rentrant pour dire au revoir à ses parents. Depuis qu’il avait appris qu’elle était enceinte, John était pire qu’une mère-poule. Il l’empêchait de presque tout faire alors qu’elle se sentait parfaitement bien. Il la surprotégeait tous un peu même, peut-être à cause de ce qui était arrivée à son frère, elle ne cherchait pas vraiment à comprendre mais cela ne la perturbait pas plus que ça. Ils s’installèrent dans la voiture et partirent en direction de Saint Claire. Ils avaient prévu de passer leur lune de miel dans la petite ville bucolique. John était surtout originaire de là-bas et avait envie de retourner dans sa ville de naissance et ainsi faire découvrir à sa jeune épouse la ville où il avait passé la plus grande partie de son enfance.

2

Lorsqu’ils arrivèrent dans la petite ville, Thalie vit clairement John devenir complètement différent, il sembla se détendre et gara la voiture près de la baie. Il descendit et ouvrit la portière à Thalie.

- Qu’est-ce que tu fais ? lui demanda-t-elle avec un sourire doux.

- Je voudrais te faire voir la baie, c’est magnifique surtout à cette heure-ci.

Thalie glissa son bras sous celui de John et le suivit. Ils se promenèrent longtemps le long de la baie observant la ville et l’océan jusqu’à ce que le soleil disparaisse complètement derrière l’océan. Là seulement, ils regagnèrent leur hôtel et dinèrent avant d’aller se préparer à dormir.  Le séjour se déroula très vite, ils visitèrent le musée, la galerie d’art, flemmardèrent beaucoup sur la plage aussi. Thalie avait beau ne rien dire et toujours sourire, elle se sentait fatiguée, plus qu’elle ne l’aurait cru et ses moments qu’ils passaient au calme sur la plage lui faisait le plus grand bien.

3

Le dernier jour, John et elle rendirent visite aux grands-parents du jeune homme. Un couple très âgé mais tout à fait charmant qui adora très vite Thalie et sa bonne humeur, mais surtout l’humour de la jeune femme.

- Tu as bien choisi mon petit, dit la grand-mère de John alors qu’il l’aidait à débarrasser, elle a l’air tout à faire charmante et je suis heureuse pour votre bébé prochain… J’espère être encore de ce monde pour le voir.

- Ne dit pas sa mamie, je suis sûr que tu seras là pour serrer dans ton bras ton premier arrière-petit enfant. Et papy aussi.

- Tu sais nous ne sommes plus tout jeunes, nous n’avons déjà pas pu venir à ton mariage car ton grand-père était hospitalisé.

- Je sais… Mais cela va mieux maintenant non ?

- Pour le moment oui, mais nous ne savons pas de quoi demain sera fait.

- Et toi comment tu te sens ?

- Fatiguée, mais rien de grave, la vieillesse n’est pas toujours quelque chose de facile tu sais. Pose ça là, on rangera après.

- D’accord, répondit John en déposant les assiettes sur le plat de travail avant de retourner avec sa grand-mère dans le salon.

Thalie et le vieil homme était en grand discussion, celui-ci semblait avoir le regard illuminé, comme ci savoir que son petit-fils allait être papa, lui redonnait un peu d’énergie. Il faisait pourtant fatigué, les traits tirés, la peau pâle, ses os se devinant par endroit. Il n’était pas au meilleur de sa forme et cela se voyait. En fin d’après-midi, ils prirent congé des grand-parents de John et reprirent la route en direction d’Alpine Country. Quelques semaines plus tard, les grands parents de John s’éteignaient dans leur sommeil après quatre-vingt-treize et quatre-vingt-quinze ans.

4

Plusieurs mois s’écoulèrent, la grossesse de Thalie se voyait de plus en plus. Elle avait été obligée d’arrêter le travail à à peine quatre mois de grossesse, ce qui l’avait quelque peu énervée mais son corps ne suivait pas son esprit. Elle avait donc été contrainte de se reposer. Elle tournait un peu en rond à la maison, elle n’aimait pas rester à rien faire. Elle écrivait aussi beaucoup, et comme sa mère avant elle, elle se mit à écrire, à raconter son histoire, ce qu’elle faisait de ses journées. Elle sentait la vie se développer en elle, cela lui faisait peur tout comme cela l’excitait. Cela allait être une nouvelle expérience et elle avait hâte de la commencer. Souvent elle parlait à son bébé en caressant son ventre, assise dans une chaise à bascule. Elle regarda l’extérieur, aujourd’hui après l’échographie, elle et John iraient acheter le berceau de leur bébé. Elle avait hâte qu’on l’emmène, elle voulait connaître le sexe de son bébé. Jusqu’ici il avait toujours été mal placé, et ils n’avaient pas pu connaître son sexe. Mais aujourd’hui, alors qu’elle était à près de six mois de grossesse, elle sentait qu’elle saurait enfin. Environ une heure avant son rendez-vous, John vint la chercher. Il l’aida à descendre les escaliers et aller jusqu’à la voiture. Le gynécologue était à près de trois-quarts d’heure de route, ils partaient donc en avance. Une fois dans la salle d’attente, John posait sa main sur le ventre rebondi de sa femme, il sentait le bébé bouger et cela lui faisait toujours bizarre de sentir la vie ainsi. Mais il adorait cette expérience, depuis qu’il avait repris le travail à plein temps, il profitait encore plus de la vie, la croquait à pleine dent. Enfin ce fut leur tour, il aida Thalie à se lever et le médecin eut un sourire.

- Comment allez-vous aujourd’hui Thalie ?

- Comme une tortue retournée, dit-elle avec humour.

- Je vois… Pas de problème ce mois-ci ?

- Non, juste de la fatigue encore et toujours.

- Bien, installez-vous directement, nous allons faire l’échographie maintenant si vous le voulez bien.

Thalie s’installa donc sur le fauteuil et releva son t-shirt. Le gynécologue étala le produit et posa le zapette, comme John se plaisait à l’appeler, sur son ventre. Une image apparut alors sur le moniteur près d’eux.

- Bien… Voyons ce bébé… dit alors le médecin, tout me semble normal… Son développement se déroule bien, son cœur bat bien, il regarda différentes informations qu’affichaient la mine satisfaite, bien tout est normale, le bébé est peut-être un peu petit mais vu votre taille je ne pense pas que cela soit un problème.

- Peut-on savoir son sexe ?

- Bien sûr…, l’image changea un peu et un sourire étira les lèvres du bébé, c’est une petite fille.

Thalie et John se regardèrent et eurent un sourire ému. Une petite fille. Ils allaient avoir une petite fille ! John embrassa Thalie et la séance continua. Le médecin lui posa de nombreuses questions sur le déroulement de sa grossesse, son régime alimentaire et des centaines d’autres qui échappèrent un peu au futur papa.

Lorsqu’ils sortirent du cabinet, ils allèrent directement acheter le berceau. Ils choisirent un joli berceau blanc que John monta à peine arriver à la maison. Le soir même, ils annonçaient la bonne nouvelle à la famille : une petite fille les rejoindrait d’ici trois mois.

Les jours qui suivirent, Thalie et John cherchait un prénom pour la petite fille. Ils ne pouvaient pas juste la prénommée « bébé », « petite princesse » ou encore « petit cœur », certes ses surnoms leur plaisait, mais il lui fallait un véritable prénom. Ils finirent par se mettre d’accord à trois semaines du terme. Le bébé s’appellerait Erato.

5

Elle était assise dans le salon lorsque les premières contractions arrivèrent. Elle était très fatiguée et s’endormait sur le canapé lorsque les premières contractions la saisir. Ce fut le branle-bas de combat dans la maison pour l’emmener jusqu’à la maternité. Ils l’aidèrent à monter dans la voiture, l’allongeant à l’arrière, elle était complètement incapable de se tenir assise. Et elle hurlait. Hurlait de douleur à s’en briser la voix. John était paniqué. Est-ce normale ? Rémi lui assura que oui, mais ce dernier n’en était pas plus sûr, il laissa ses parents et le futur papa partir en premier, lui et Leila les rejoindrait avec Steven lorsqu’il serait revenu de l’école. Mais une fois à l’hôpital… Tout alla de travers.

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5 juillet 2017

Chapitre 42: Love is an open door

1

Plusieurs mois étaient passé et le printemps s’étaient doucement réinstaller dans la vallée. Rémi et Leila s’étaient souvent revus. Ils entretenaient une relation quelque peu ambiguë, entre amitié et amour, l’un comme l’autre n’osaient vraiment sauter le pas. Lui à cause de son travail qui ne lui permettait pas d’être aussi disponible qu’il le voulait. Elle, parce qu’elle n’osait pas imposer son fils, elle était tombée enceinte jeune, et Steven n’était pas un enfant des plus faciles. Elle le savait et n’osait pas se lancer, pourtant, les deux adultes étaient indéniablement attiré l’un par l’autre, pourtant ils se tournaient autour comme deux adolescents, rendant parfois la position si inconfortable pour l’un et l’autre qu’ils se quittaient avec un goût amer dans la bouche, comme ce jour-là. Rémi soupira, il avait envie de frapper quelque chose ou de hurler. Encore une fois, il l’avait fait fuir. Là n’avait pas été son intention, il aurait simplement aimé avoir plus de courage pour la retenir… Il se retourna soudain et parti en courant.

- Leila ! Cria-t-il en la voyant ouvrir la voiture. La jeune femme se retourna une expression interrogative sur le visage. Il arriva près d’elle essoufflé, il l’attira contre lui murmurant, je ne peux plus faire semblant…, dit-il avant de finalement l’embrasser. Il sentit Leila passer ses bras autour de lui et le serrer contre elle, comme si elle attendait elle aussi ce moment depuis longtemps.

- Je ne peux plus faire semblant non plus… murmura-t-elle finalement alors que Rémi s’écartait pour qu’ils puissent respirer. Mais… Steven ? Comment ?

- Je crois que ton fils m’a déjà accepté, dit Rémi en posant son front contre celui de la jeune femme, je sais que je ne remplacerais jamais son père… Mais si tu m’en donnes l’autorisation… Je le considère déjà un peu dans mon fils.

- Evidement que tu en as l’autorisation, dit la jeune femme en déposant un rapide baiser sur les lèvres du jeune homme, il me parle beaucoup de toi aussi tu sais…

- Ah oui ?

Leila hocha la tête avant de regarder l’heure.

- Je dois vraiment rentrer par contre… Il va m’attendre et je ne veux pas qu’il se couche trop tard, il a école demain…

- Pas de soucis, je comprends.

- Tu… Tu fais quelque chose demain ? demanda Leila en ouvrant la porte de sa voiture.

- Je suis de garde à l’hôpital pour les prochaines quarante-huit heures.

- Je vois… Ce week-end alors ?

- Vendredi vingt heure ? proposa Rémi.

- Tu ne risques pas d’être trop fatigué ?

- Ca ira ne t’en fait pas, il l’embrassa alors avant de la pousser doucement dans sa voiture, rentre. Je t’appelle dès que je suis chez moi d’accord ?

Leila hocha à nouveau la tête avant de démarrer et de finalement partir.

Rémi rentra à son tour chez lui, le cœur plus léger, ce qui n’échappa pas au regard aviser de sa sœur

- Toi… Tu as enfin sauté le pas ! s’exclama Thalie en s’approchant de son frère un grand sourire aux lèvres.

- Pff… Arrête Thalie, soupira son aîné.

- Tu as du rouge à lèvres grand benêt ! s’exclama sa sœur avec un rire, alors tu l'as enfin embrassé ! C’est pas trop tôt !

- Thalie…, soupira son frère, ne t’excite pas autant.

Mais il ne pouvait empêcher un sourire heureux de se dessiner sur ses lèvres. Il l’avait embrassé oui, après les nombreux mois d’hiver passés à la voir, c’est en milieu de printemps qu’il l’avait embrassé. Il avait l’impression d’avoir des ailes dans le dos et des papillons dans le ventre. Il devenait un amoureux transit. Il poussa doucement sa sœur qui ne pouvait s’empêcher de rire en le voyant sortir son téléphone et appeler celle qu’il venait de quitter.

2

Thalie sursauta en sentant des mains se poser sur ses hanches mais elle se détendit bien vite en reconnaissant John. Son John. Elle leva la tête vers lui, les yeux rieurs et l’embrassa en se hissant sur la pointe des pieds. Elle était heureuse depuis près d’un an et demi avec lui, comme jamais elle ne l’avait été avec un homme autre que son frère jumeau.

- Il l’a enfin embrassé ? demanda John en posant son menton sur l’épaule de la jeune femme qui observait son aîné. Thalie hocha la tête en souriant, tu es prête d’ailleurs ? On va bientôt y aller.

- Oui, juste à prendre une veste, dit la jeune femme, tu m’emmènes où ?

- Surprise, lui répondit John en souriant.

Thalie aimait John pour une de ses raisons, il arrivait toujours à la surprendre, la faire sourire et rire même lorsque la douleur de la perte de son frère revenait en force. Elle le suivit jusqu’à la voiture et il lui banda les yeux. Elle en fut surprise mais resta calme tout le long du trajet, pourtant lorsque le moteur s’arrêta et que la portière claqua, elle sentit une peur irraisonnée l’envahir. Elle sera le siège de la voiture, et tourna la tête vers sa propre porte. Le moment lui parut infiniment long, alors qu’il ne dura qu’en réalité qu’une poignée de seconde, avant que la porte ne s’ouvre et que John ne lui prenne doucement la main et l’aide à sortir de la voiture. Ils marchèrent quelques instants avant qu’il n’enlève le bandeau des yeux de Thalie qui resta bouche-bée.

- C’est… Le premier restaurant où nous avons diner ? demanda-t-elle surprise

- Oui m’dame, répondit John en lui tendant son bras.

- Mais pourquoi ? demanda-t-elle naïvement, elle pensait qu’il le lui dirait mais elle n’eut droit qu’à un sourire de sa part.

3

Lorsqu’ils rentrèrent dans le bâtiment, un serveur les guida jusqu’à leur table après que John ait donné son nom. Thalie était de plus en plus surprise, ce n’était pas une sortie sur un coup de tête comme il le lui avait dit. Elle se laissa guider sans pour autant poser plus de questions. Ils mangèrent tranquillement discutant de tout et de rien. La carrière de Thalie décollait et John avait été autorisé à retourner sur le terrain, mais il avait choisi de rester quelques temps encore ici. Il ne se sentait pas encore prêt à retourner sur le front, surtout pas maintenant qu’il avait Thalie. Il voulait être avec elle encore un peu. Le repas passa vite, très vite. Beaucoup trop vite au goût de John qui devenait de plus en plus nerveux pourtant, alors que le serveur rapportait les cafés, il mit soudain un genou à terre.

- Thalie…

- Qu’est-ce que tu fais… ? demanda Thalie en le regardant faire

- Voudrais-tu me faire l’honneur de devenir ma femme ? demanda-t-il tout en présentant une bague dans un bel écrin rouge à la jeune femme.

- Oui ! s’écria-t-elle après un tel moment de silence qu’il crut qu’elle n’allait jamais répondre. Il passa la bague à son doigt et se releva tandis qu’autour d’eux les autres clients applaudissaient. Thalie embrassa John avec passion. Jamais même dans ses rêves les plus fou elle n’aurait jamais imaginé que son petit ami l’aurait demandé en mariage, là où ils avaient fêté leur 1 an. La soirée se termina tout en beauté pour le couple qui rentra sur un petit nuage tard dans la soirée.

4

Les mois qui suivirent furent tout à la préparation du mariage de Thalie et John. Ils voulaient quelques choses qui se fasse en famille, uniquement en famille. Thalie n’était déjà que trop médiatisé et elle voulait quelque chose de simple. Simple mais beau. Ils avaient choisi de se marier à la mairie et de faire la fête dans le jardin, le beau temps serait au rendez-vous… Ils se mariaient au début de l’été.

Tout alla très vite, l’achat de la robe, des bagues, la préparation, la décoration… Tout arriva très rapidement.

5

Rémi se réveilla ce matin-là avec appréhension. Et si sa sœur mourrait comme Hélios ? Si elle aussi ne devait pas se marier ? Que feraient-ils ? Comment ses parents feraient-il face à la perte de leur second enfant ? Ils avaient été dévastés par la perte d’Hélios, Stan s’était presque laissé mourir, Thalie avait nier sa mort jusqu’à voir son jumeau enterré, ce qui l’avait fait entrer dans une dépression très forte jusqu’au jour où elle s’était soudain levé et avait retrouvé la joie de vivre. Ses parents avaient tout fait pour tenir bon, mais Rémi savait qu’ils ne s’en étaient toujours pas remis et que perdre Thalie pourrait leur être fatal. Et lui-même… Lui-même avait eu beaucoup de mal à se remettre de la mort de son petit-frère. Il était urgentiste à l’époque avant de passer des formations et diplômes supplémentaires pour pouvoir opérer. Il inspira à fond en regardant le plafond de sa chambre puis un sourire se forma sur ses lèvres lorsqu’il senti le poids de la jeune femme contre lui. Il l’attira passa un bras autour d’elle en déposant un baiser sur le front de la jeune femme.

- Bonjour… murmura-t-il alors qu’elle s’étirait comme un chat contre lui.

- Bonjour… lui répondit Leila avec un large sourire. Elle n’avait jamais aussi bien dormi que depuis que Rémi l’avait invité à vivre chez lui avec son fils. Elle avait rendu les clés de son petit appartement quelques semaines plutôt et l’intégration dans la famille de Rémi s’était plutôt bien passé. Elle avait eu peur qu’ils aillent trop vite, sautant des étapes mais… Ses peurs avaient été infondés. Rémi le lui avait prouvé. Ils discutèrent un peu dans le lit avant qu’un petit garçon en pyjama n’entre en courant dans la chambre et se jette avec eux sur le lit

-Steven ! Je t’ai déjà dit de frapper avant d’entrer ! dit sa mère indignée.

- Mais je voulais mon câlin du matin moi ! J’aime bien quand papa et toi me faites des câlins ! dit le garçon de huit ans boudeur.

Rémi se figea. Papa. On l’avait appelé papa.

- Steven… Je…, commença Rémi.

- Je sais que tu n’es pas mon vrai papa, dit le petit garçon, mais pour moi c’est toi, parce que tu viens me chercher à l’école quand tu peux, tu m’aides pour les devoirs et puis… tu joues et tu fais des bêtises avec moi ! ajouta-t-il avec un grand sourire, alors tu veux bien que je t’appelle papa ? dit-il finalement avec une petite voix hésitante.

Rémi regarda Leila qui lui sourit, c’était son choix. Et il aurait tout son soutien quoi qu’il décide.

- Bien sûr que tu peux m’appeler papa, dit Rémi en attirant le garçon contre lui et en lui faisant un câlin.

Ils restèrent un moment à discuter tous les trois dans le lit avant de finalement se lever. Il fallait se préparer le mariage aurait bientôt lieu. D’ici quatre heure, peut-être un peu moins, sa sœur serait mariée. Et il tenait à être sûr que tout se passait bien. Il se prépara avec Leila, l’aida à s’habiller avant d’aller aider ses parents. Au tout du moins son père. Il le retrouva en compagnie du futur marié qui était stressé comme pas possible.

- Hey, détends-toi John, lui dit Rémi en souriant, tu vas seulement te marier. Pourtant en disant ses simples mots, ils se sentaient aussi stressé que le jeune marié. Le dernier mariage auxquels il aurait du assister était celui de son petit frère...

- C’est pas ça…. Thalie est malade depuis quelques jours… Je…

- Je suis sûr que ce n’est rien, tu veux que j’aille la voir ? Je suis chirurgien mais je saurais te dire si c’est grave ou non.

- Je veux bien… Merci Rémi.

Rémi lui sourit,

- Allez-y, je vous rejoindrais avec les filles en ce cas. Je t’appelle s’il y a quelque chose de grave.

John hocha la tête avant de partir avec Benjamin qui fit un sourire inquiet à son aîné. Lui aussi avait peur pour sa fille, même s’il le cachait tout aussi bien que Rémi.

6

Thalie était assise sur son lit,

- Tu es sûr que tu te sens mieux ?  demanda sa mère en lui tendant un verre d’eau.

- Oui… Les nausées sont passées.

- Quand vas-tu lui dire ?

- Après le mariage maman. Je veux lui faire la surprise. Je n’ai pas pu lui trouver quelque chose de vraiment spéciale pour le mariage, je n’ai que ça.

- Je vois… C’est une bonne idée, lui répondit sa mère avec un sourire. Elle entendit un coup toquer à la porte, John ! Je te jure que si c’est encore toi qui frappe à cette porte je te flanque dehors plus vite qu’il ne m’en faut pour te le dire ! Je suis peut-être vieille mais pas impotente !

- Oulà, du calme maman ! dit Rémi en voyant la porte s’ouvrir, ce n’est que moi. John m’a dit que tu étais malade Thalie ?

- Malade, c’est un bien grand mot ! Tout va bien ne t’en fais pas.

- Je vais m’en assurer si tu le veux bien.

- Rémi, dit sa mère, elle n’a rien. Rien de mauvais en tout cas, croies-en ta vieille mère.

- Qu’est-ce que vous nous cachez toutes les deux ?

- Si tu me forces à te le dire, je te tue, dit Thalie.

- Oulà. Très bien, très bien je m’en vais, dit Rémi un grand sourire aux lèvres.

7

Quelques heures plus tard, après la cérémonie de mariage, toute la famille était réunie dans le jardin familiale. Les mariées avaient eu de nombreuses félicitations et se retrouvaient enfin un petit peu seul, au moment de l’ouverture du bal. A la fin de la danse, alors que Thalie tournoyait une dernière fois, elle dit à son époux.

- John… Je suis enceinte.

Il la regarda alors, s’arrêtant soudain alors que la musique continuait toujours

- Tu es sérieuse ?

- On ne peut plus sérieuse.

- Papa…. Je vais être papa ! s’écria-t-il alors en embrassant la jeune femme qui se mit à rire sous l’assaut de baiser de son époux.

28 juin 2017

Chapitre 41: Baby it's cold outside

1

Rémi se passa une main devant le visage. Il était fatigué, la journée avait été longue et elle était loin d’être terminé. Il but son café en salle de pause en regarda un dossier. Aujourd’hui il devait opérer un petit garçon de cinq ans pour des otites à répétitions. Il vérifia une dernière fois le dossier avant de se lever, jeter son gobelet et d’aller dans la chambre du patient.

- Bonjour Eliott, dit Rémi en souriant.

- Bonjour docteur ! répondit le petit garçon en s’asseyant sur son lit et serrant son nounours contre lui.

- Tout va bien aujourd’hui ? demanda-t-il tout en vérifiant les dernières constances du gamin.

- Oui ! Mais j’ai faim… se plaignit le garçonnet.

- Je me doute loulou, mais il faut attendre, dans moins de cinq minutes, on va venir t’endormir et t’opérer. Ensuite, tu pourras manger… j’ai même entendu dire que tu aurais droit à une surprise de la part des infirmières, répondit le rouquin avec un clin d’œil.

Le petit garçon battit des mains en riant de plaisir tandis que la mère d’Eliott souriait. Quelques minutes plus tard, le petit garçon était descendu en salle d’opération et endormi.

Rémi procéda à l’opération qui se déroula sans le moindre problème, c’était bénin et une opération presque routinière pour le chirurgien en devenir qu’il était. Pourtant, comme à chacune des opérations qu’il pratiquait, il vérifiait tout, ne laissait passer aucune erreur et c’était cela qui lui valait le respect des infirmières et de ses supérieurs. Lorsque l’intervention fut terminée, il vérifia que tout était en ordre, avant de retirer et sa tenue et d’aller prévenir la mère du petit Eliott que l’opération s’était bien déroulée.

2

L’heure de midi arriva et il se rendit au self tout en répondant aux questions de ses internes sur l’intervention qu’ils avaient observés.

- Pourquoi avoir choisi ce type de cicatrisation ? demanda alors une interne aussi rousse que lui.

- Parce que cela sera plus facile pour lui, il est encore jeune et sa capacité de guérison est aussi jeune que lui et beaucoup plus rapide. Et en plus il ne sera pas obligé de changer pendant trop longtemps son régime alimentaire, ce qui est aussi important pour un enfant de son âge. Mais surtout parce qu’il était positif à ce type de cicatrisation, sinon j’aurais choisi une voix classique.

- Je vois.

Rémi laissa quartier libre à ses internes en leur conseillant de se reposer, cette après-midi il risquait d’y avoir beaucoup de soucis. La ville avait lancé une alerte rouge sur les chutes de neige, et qui disait alerte rouge, disait beaucoup d’accident. Alors qu’il s’installa à une table avec des collègues il entendit qu’on l’appelait. En tournant la tête, il perdit son sourire.

- Sophie, dit-il froidement en se retournant vers son plateau et commençant à manger.

- Pourquoi tu ne réponds plus à mes appels ? demanda la jeune femme en se crampant derrière lui.

- Parce que tu ne veux qu’une chose de moi et je t’ai déjà dit non. Je n’ai pas de temps à perdre avec une fille comme toi.

- Tss, tu ne sais pas ce que tu rates.

- Il ne rate rien, lança un collègue masculin non loin de Rémi, juste une fille incapable de tenir sa libido en laisse, si t’as autant de besoin va voir derrière les bars le soir, tu pourras même te faire payer pour ça.

- Connard, dit Sophie en se retourna après avoir jeté un regard lourd de sens à Rémi. Lorsqu’elle fut assez loin, Rémi soupira de soulagement en remerciant son collègue. Il avait fait l’erreur d’accepter un soir d’aller boire un verre avec Sophie et depuis la jeune femme ne le lâchait pas d’une semelle, sauf que lui ne voulait pas d’une relation sans lendemain et encore moins avec une fille comme elle.  Il termina son repas avant de reprendre le travail.

3

Lorsqu’il rentra chez lui, sa sœur l’accueilli avec un sourire qu’il lui rendit.

- Journée difficile ? demanda la jeune femme en se levant du canapé après qu’il soit entré dans le salon

- Comme à chaque chute de neige…

- Tu as perdu beaucoup de patient ? demanda Thalie en allant servir une tasse de thé à Rémi et la lui tendant.

- Quatre. Ils sont morts à leur arrivé dans mon service, je n’ai même pas pu essayer de les sauver, soupira-t-il tout en remerciant sa sœur du regard, John n’est pas là ? demanda-t-il surpris.

- Il a repris les entraînements aujourd’hui, dit Thalie, il n’est toujours pas autorisé à retourner sur le terrain, mais il peut reprendre les entraînements et les mises en situations.

- Je vois, c’est bon signe.

- Oui. Je crois qu’il allait devenir fou à rester enfermé à la maison.

- C’est un homme d’action tu le sais, répondit Rémi en souriant.

- Oh oui, dit Thalie avec un rire, je le sais très bien.

Rémi leva les yeux au ciel avant de finir son thé et de monter à la salle de bain. Il avait besoin d’une douche, cela faisait près de quarante-huit heures qu’il n’était pas rentré et la seule chose qu’il désirait c’était se doucher, manger un bon repas chaud dont sa mère avait le secret et dormir au moins neuf heures sans être réveillé. Il adorait son métier mais parfois, cela lui pesait. Il aurait aimé avoir moins d’ambition, ne pas vouloir devenir chirurgien mais il se sentait tellement utile lorsqu’il réussissait à sauver des vies qu’il était incapable de démissionner.

4

Rémi se réveilla tard ce jour-là, il avait un jour de congé comme il n’en n’avait pas eu depuis des semaines. Il prit son temps, déjeuna tranquillement avant d’aller s’habiller. Il était seul à la maison, ses parents étaient à leur club d’art martiaux, malgré l’âge qu’ils prenaient, ils n’avaient pas arrêté de prendre des cours, Thalie était partie au travail depuis longtemps. Elle travaillait au studio de cinéma qui avait ouvert en ville et tout semblait bien se passer pour elle et John lui partait si tôt le matin, qu’on ne le voyait que le soir pour le diner. Aujourd’hui, il avait décidé de profiter de sa journée et de se rendre au parc. Il n’avait pas vraiment l’occasion de profiter des activités proposées habituellement en hiver et comptait bien rectifier ça. Il s’habilla donc chaudement avant de prendre sa voiture et d’aller au parc.

5

Là-bas, il chaussa rapidement un surf et fit quelques aller-retour sur le U mis à disposition. Depuis qu’il travaillait, il n’avait pas eu l’occasion de refaire du surf ou du ski. Sa dernière sortie remontait à son adolescence, avec un groupe d’amis pour fêter le début des vacances de Noël. Après presque une heure à profiter du Snow Park, il finit par déchausser. Il commençait à avoir froid et faim. Il se dirigea donc vers l’un des stands et commanda une boisson chaude ainsi qu’une barquette de frites. Il mangerait mieux ce soir, se dit-il tout en payant la jeune femme. Puis il s’assit sur l’un des bancs et regarda les enfants jouer dans la neige. Elle était loin l’époque où lui-même profitait de la neige comme eux. Loin les jours où pour trop de neige, les écoles et lycées étaient fermés à la grande joie des élèves qui profitaient alors d’une grasse matinée supplémentaire. Il jetait ses déchets à la poubelle lorsqu’il reçut une boule de neige froide dans le cou.

- Hey ! S’exclama-t-il en se retournant tandis que les gamins couraient se cacher, bande de chenapan cria-t-il en faisant à son tour une boule de neige qu’il envoya sur l’un des enfants. Le petit garçon poussa un cri de plaisir avant de se retourner et d’envoyer à nouveau une boule de neige sur l’homme. Rémi joua un moment avec les enfants puis une femme arriva, elle devait avoir son âge et ne semblait pas vraiment contente.

- Enfin je te retrouve ! Tu aurais pu me dire que tu sortais ! Je me suis fait un sang d’encre !

- Pardon maman… Je ne voulais pas te réveiller… dit l’un des garçons en se mordant la lèvre.

- Tu aurais pu laisser un mot ! Je me réveille et je vois que tu as disparu qu’est-ce que tu croyais que je ferais ? Je me suis inquiété ! Elle gronda son enfant un bon moment avant de finir par le prendre dans ses bras. Puis, elle se tourna vers Rémi, je suis désolée… J’espère qu’ils ne vous ont pas embêter lui et ses copains.

- Non, ne vous en faites pas, j’étais venu dans l’idée de me changer les idées. Ils y ont bien contribué.

- Laisser-moi vous invitez à boire quelque chose de chaud, dit la jeune femme en prenant son fils par la main.

- Si vous y tenez, dit Rémi en haussant les épaules.

- J’y tiens, dit la jeune femme avant d’entrainer son fils et Rémi vers un café près du parc.

6

Une fois dans le café, ils enlevèrent leur veste, trop chaude pour l’intérieur surchauffé. La jeune femme commanda deux cafés et un chocolat chaud pour son fils.

- Merci d’avoir gardé un œil sur eux… dit la jeune femme.

- Ce n’était pas vraiment voulu vous savez… Je me suis fait attaqué à coup de boule de neige.

- Steven…, dit la jeune femme en jetant un regard lourd à son fils qui eut un sourire innocent.

- Ce n’est rien, ne le gronder pas, on peut bien s’amuser un peu, dit Rémi en souriant.

- Vous êtes beaucoup trop gentil monsieur… ?

- Appelez-moi Rémi.

- Enchantée, je suis Leila, répondit la jeune femme, et le petit monstre là c’est Steven.

Rémi lui sourit et ils discutèrent un moment tous les trois. Tant et si bien qu’en sortant du café, ils furent surpris que la nuit soit tombé. Rémi les raccompagna dans leur petit appartement avant de reprendre lui-même le chemin de son domicile.

21 juin 2017

Chapitre 40 : Just getting better each day

1

Thalie était sur un petit nuage depuis le soir de son rendez-vous avec John, elle n’arrivait à ôter son sourire de son visage et ce depuis plusieurs mois maintenant. Sa famille qui avait bien vu ce qu’il se passait ne disait pourtant rien. Ils connaissaient leur fille et savaient qu’elle ne le leur dirait que lorsqu’elle serait prête. Elle avait rendez-vous avez lui encore. Cette fois-ci, ils se retrouvaient sur la plage. Il lui avait donner rendez-vous près de la mer. Lorsque John arriva, il la vit assise à même le sable, elle jouait avec les grains de sable, le prenant par poignés avant de le laisser retomber sur ses pieds nus. John s’approcha d’elle sans bruit et l’enlaça en déposant un baiser dans son cou, faisant sursauter la jeune femme.

- Tu es bien pensive aujourd’hui ma douce, murmura le jeune homme en serrant la jeune femme contre lui.

- Oui… Je… J’aurais aimé te présenter à mon frère.

- Rémi ? Mais je l’ai déjà rencontré.

- Non Hélios… Enfin à Stan puis à Hélios.

- Stan… Le petit-ami de ton frère décédé ?

- Mari. Le maire a bien voulu les déclaré marié malgré ce qu’il s’est passé.

- D’accord. Quand veux-tu organiser ça ?

- Aujourd’hui ? demanda la jeune femme en se penchant vers John.

- Si tu veux, tout pour te voir sourire princesse, dit John en serrant la jeune femme contre lui.

Thalie sourit avant de se retourner dans les bras de John et de l’embrasser doucement.

- Je t’aime tu sais ? dit-elle en le regardant.

- Je crois que je commence à le savoir répondit-il en l’embrassant à son tour.

2

Après un moment passé à s’embrasser sur la plage, le couple se leva. Ils se rendirent aux cimetières et Thalie le conduit sur la tombe de son frère. John avait déjà vu des photos du jeune homme et de sa petite-amie a différents âges mais le voir, aussi jeune dans une tombe lui donna un coup. Il se revit à l’enterrement de son escadron des mois plutôt et serra la main de Thalie.

- Ça va ? demanda-t-elle en le regardant, il était soudain devenu très pâle.

- Oui… J’ai toujours autant de mal à voir des jeunes dans une tombe…

- Je comprends, dit Thalie comprenant rapidement à quoi John faisait référence. Il lui avait parlé de ce qu’il s’était passé lors de sa dernière mission en Irak. Le piège, la mort de son escadron, son coma, ses mois de rééducation, ses séances de psy et ses difficultés à remonter la pente jusqu’à cette pièce au théâtre où il avait vu Thalie. Elle l’avait écouté parler de nombreuses heures et encore maintenant, elle l’écoutait parler. Puis ce fut elle qui parla, elle lui parla de son frère. De leurs bêtises lorsqu’ils étaient enfants et ados et elle pleura aussi, lorsqu’elle lui parla de leur dernier mois ensemble. John la serra contre lui. Ils s’étaient assis à même le sol devant la tombe d’Hélios. Soudain ils entendirent une voix.

 - Thalie ?

- Stan…, Elle se leva en essuyant ses yeux avant de serrer son beau-frère dans ses bras.

- Qu’est-ce que tu fais là ? demanda le jeune homme en serrant la jeune femme contre lui.

- Je suis venue lui présenter Hélios… Et… Je voulais te le présenter aussi.

- Ton John ?

Thalie hocha la tête et tendit la main à John qui la saisit. Elle présenta les deux hommes et Stan sourit.

- Je suis content que tu es trouvé quelqu’un de bien Thalie.

- Merci, dit Thalie.

- Vous voulez allez boire quelque chose ?

- Oui pourquoi pas… Vous me laissez juste un instant ?

Thalie hocha la tête et parti devant avec John. Ils se retrouvèrent tous les trois dans un café du coin de la rue. Ils discutèrent les hommes firent connaissances et Thalie souriait. Elle avait l’impression de remonter le temps lorsqu’ils venaient elle, son frère et Stan prendre un café après les cours. Cela lui fit un bien fou de passé un peu de temps avec son beau-frère.

3

Clio regardait des photos de famille en compagnie de Benjamin. Le poids des années se voyait sur leur visage. Ils étaient âgés maintenant et avaient eu une vie bien remplie. Ils regardaient les photos de leur voyage de noce.

- J’aurais aimé avoir l’occasion de retourner en Chine…, murmura Clio.

- Pourquoi ne pourrions-nous pas ? demanda Benjamin.

- Je le sens, dit Clio, nous devons rester ici. Quelque chose va se passer.

- Une de tes prémonitions ?

- Je ne sais pas…, dit-elle n’effleurant du doigts une photo d’elle à la maternité. Elle portait ses trois enfants sur elle, les jumeaux étaient dans ses bras et Rémi dans les bras de son père regardaient les jumeaux avec émerveillement.

- Dire que j’ai l’impression que s’était hier…

- Moi aussi…

- Et aujourd’hui plus que deux sont de notre monde…

- Je sais… Le temps est vite passé hein ?

- Oui, et maintenant nous sommes deux vieillards…

- Parle pour toi ! Moi je me sens toujours en pleine forme… murmura Benjamin en embrassant son épouse, j’adore tes cheveux blancs et les petites rides aux coins de tes yeux.

- Espèce de vieux flatteur… dit Clio en embrassant son époux.

- Que vois-tu pour Thalie ?

- Du bonheur. Une aura de bonheur l’entoure. Je crois que d’ici quelques temps nous allons avoir une sacrée surprise.

- Tant mieux. Elle en a besoin. Je sais qu’elle a eu beaucoup de mal a accepté la mort d’Hélios… murmura Benjamin en regarda les photos que sa femme continuait à tourner.

- Dire que cela fait déjà presque un an… dit Clio.

- Oui. Tu sais que Stan a fait une demande d’adoption ?

- Non ? Et ?

- Nous allons être grands-parents ! Le maire a appuyé sa demande et Rémi s’est porté garant…

- C’est magnifique ! Dit Clio en sentant les larmes lui venir aux yeux. Depuis la mort d’Hélios, pas un seul jour, Stan ne leur avait rendu visite. Il avait quitté leur maison quelques mois après l’enterrement d’Hélios, enfin la fameuse sortie que Thalie et lui avait fait avait sembler le remettre d’aplomb et depuis il avait repris sa vie en main. Les deux parents le voyaient comme un fils, et ils venaient toutes les deux ou trois semaines manger chez eux.

- Thalie m’appelé tout à l’heure, elle et John rentre d’ici une petite heure, leur avion a eu un peu de retard.

- J’ai bien fait d’attendre avant de mettre ma tarte à cuire alors, et Rémi ?

- Il est parti les chercher à l’aéroport.

4

Clio hocha la tête et rangea l’album photo avant de se rasseoir auprès de Benjamin. Elle inspira à fond.

- Tu sais… Je crois que mon temps est bientôt fini sur cette terre…

- Ne dit pas ça… murmura Benjamin en caressant la joue de son épouse, si tu pars je te suivrais.

- Je le sais… Mais je le sens aussi. Je pense qu’ils ne nous restent pas plus de cinq ans ici-bas…

- Tu vas me filer le bourdon avec tes prémonitions ma chérie. On va arrêter de regarder ta série policière si c’est ça, dit-il avec un sourire taquin.

- Rooh, tu es bête ! dit Clio en lui donnant un coude de poing dans l’épaule. Ils étaient toujours comme deux adolescents lorsqu’ils étaient ensembles. Comme s’ils rattrapaient toujours ce temps qu’ils n’avaient pas pu avoir ensemble. Clio embrassa son époux avant d’aller mettre sa tarte au four alors même que la porte d’entrée s’ouvrait laissant le froid de l’hivers s’engouffrer par la porte.

- Papa ! Maman ! On est rentré ! s’écria la voix de leur fille.

- Dans le salon ma puce, dit son père en se levant pour les accueillir.

5

Thalie revenait d’un an de tourner un peu partout dans le pays, et John l’avait suivi. Il travaillait toujours dans le militaire, mais sa psychologue ne l’avait toujours pas redéclaré apte à travailler, estimant que passer du temps avec sa compagne ne lui ferait que du bien. John lui en avait été très reconnaissant, il n’aurait pas été capable de retourner sur le terrain en sachant qu’il laissait derrière lui Thalie. Il salua ses beaux-parents et Rémi monta leur bagage dans leur chambre.

- Ça fait du bien de rentrer à la maison ! s’exclama Thalie avant de serrer son père puis sa mère dans ses bras.

- Cela fait du bien que tu sois rentrée, répondit sa mère du tac au tac, tu m’as manqué ma chérie, dit sa mère en caressant le visage de sa fille.

- Toi aussi maman, répondit Thalie en souriant.

6

Ce soir-là, ils mangèrent tous les cinq Thalie leur raconta son année de tournée, elle avait vu beaucoup de monde mais surtout elle avait une grande nouvelle à leur annoncé.

- J’ai été repéré par le studio de cinéma qui vient de s’ouvrir ici.

- Oh ? Et alors ? Qu’est-ce que ça donne ?

- J’ai passé des auditions et… Ils m’ont pris pour un rôle principal dans une série fantastique ! s’exclama Thalie avec un grand sourire.

- Je suis ravie pour toi ma puce ! dirent ses parents en cœur. Sa mère cependant lui jeta un regard appuyé, ne sachant si sa fille avait déjà parler de ses origines avec son compagnon ou non.

Ne t’en fais pas maman, dit la jeune femme, je n’utiliserais pas mes vrais pouvoirs, mais c’est assez ironique… La série porte sur la mythologie grecque… C’est l’histoire de Muses qui se réincarne chez les hommes pour sauver le monde.

C’est une drôle de coïncidences en effet, mais soit prudente… et ne tarde pas pour en parler à ton John.

Je le ferais maman, je le ferais, répondit la jeune femme avec un sourire. La famille passa une soirée plutôt tranquille tous ensemble avant que chacun ne monte se coucher. 

14 juin 2017

Chapitre 39: Just a begining

Plusieurs semaines passèrent sans que Thalie ne recroise ce mystérieux garçon aux yeux verts. Elle était rêveuse et son cœur s’était emballé comme jamais il ne l’avait fait. Elle se souvenait encore de la douceur de sa poigne lorsqu’il l’avait prise par la taille pour prendre la pose. Forte heureusement, son frère Rémi, avait eu la bonne idée de prendre lui aussi la photo depuis son téléphone. La jeune femme l’avait fait imprimé et elle trônait fièrement sur sa table de chevet… Mais qui était-il ? Elle ne savait que deux choses de lui, son physique qui laissait penser qu’il travaillait dans le militaire, mais aussi son prénom : John. Et elle rêvait, énormément, comme elle n’avait pas rêvé depuis la mort de son jumeau. C’était des rêves banals, mais John figurait à chaque fois dedans. Il venait la voir à chacune de ses représentations, ne manquait aucuns de ses spectacles. Elle se réveillait toujours en sursaut sans savoir où était le faux et où était le vrai, ce qui avait le don de la perturber énormément. Ce jour-là, elle donnait une nouvelle présentation. Le lancement avait été un franc succès et elle espérait que la pièce ferait salle comble tout comme la première fois. Elle finit de se préparer avant de se lever et de se rendre jusqu’au théâtre.

1

La pièce était terminée, elle sortait des coulisses et fut surprise de voir quelques personnes la guetter. Tous lui demandaient des autographes ou quelques photos avec eux. Elle se plia de bon cœur à leur demande et sourit à chaque des photos, personnalisa chaque autographe. Alors qu’elle repartait, elle entendit une voix qu’elle ne pensait pas entendre de sitôt.

- Votre jeu était encore plus beau que la dernière fois mademoiselle Alpha.

- Oh… Bonsoir John ? Je ne pensais pas vous revoir de sitôt.

Il lui sourit, ses yeux verts reflétant son sourire.

- Je ne manquerais vos représentations pour rien au monde. Vous êtes vraiment très talentueuse.

- Merci, dit la jeune fille en se dandinant légèrement. Elle se sentait gênée sans savoir pourquoi. Ce n’était pourtant pas son style d’être ainsi mal à l’aise. Elle était plutôt sûre d’elle, mais face à lui, elle avait l’impression de devenir une adolescente complètement stressée face à son premier passage oral devant la classe… Ce qui ne lui était jamais arrivée. Elle sursauta en voyant un bouquet de roses rose apparaître dans son champ de vision.

- C’est pour vous, dit John en souriant doucement. Il semblait à l’aise mais au fond il cachait son incertitude. Depuis ce premier soir au théâtre, il avait été incapable de sortir la jeune femme de son esprit, puis-je vous inviter à boire un verre ? demanda-t-il tandis que la jeune brune prenait le bouquet et le portait à son nez.

- Merci… Elles sont très odorantes… Je…

- S’il vous plait, juste un verre. Je vous promets de ne rien entreprendre. J’aimerais juste apprendre à vous connaître.

- D’accord… Mais c’est moi qui choisit le bar alors.

- Très bien.

Thalie suivit alors le jeune homme vers sa voiture en se disant qu’elle était complètement folle de suivre un parfait inconnu. Pourtant elle le suivit, elle avait l’impression qu’elle ne risquait rien avec lui et une petite voix lui chuchotait que si elle ne le suivait pas maintenant, elle le regretterait toute sa vie.

2

Ils allèrent dans le bar-boite de nuit préféré de la jeune femme. Elle sourit au videur qui la salua comme une vieille amie avant de les laisser rentrer, elle et son compagnon. Ils s’installèrent au bar et commandèrent des boissons. Thalie commanda un Sunset tandis que John demandait un whisky-coca.

- Vous êtes militaire non ? demanda soudain Thalie en attendant que leurs boissons arrivent.

- Oui… Comment avez-vous deviné ?

- La coupe de cheveux et la boisson que vous avez commandé. Votre physique aussi, vous êtes plutôt baraqué, j’avais trois possibilités : pompier, policier ou militaire, en voyant votre coiffure, j’hésitais entre policer et militaire. Je me suis dit que si vous commandiez un whisky-coca vous seriez militaire.

- Votre raisonnement est original… Répondit le jeune homme avec un sourire énigmatique.

Thalie le lui rendit avant d’attraper sa boisson qui arrivait. Elle aspira une gorgée avant de taper du pied en rythme sur la musique.

- Qu’est-ce qu’un militaire fait avec une actrice débutante comme moi ? demanda alors Thalie.

- Et bien, ma dernière mission a été plutôt difficile, je suis en permission jusqu’à ce que le psychologue me déclare apte à reprendre le travail.

- Oh… Où étiez-vous ? demanda alors Thalie, compatissante.

- En Irak. En pleins milieu des affrontements.

- Je suis désolée.

- Moi pas, je sert mon pays, même si ce n’est pas toujours facile… dit-il en prenant une gorgée de sa propre boisson, et vous ? Pourquoi cette tristesse dans votre regard ?

Thalie se figea, comment le voyait-il ? Même sa famille ne la voyait pas, elle était pourtant bonne comédienne, comment pouvait-il voir ? Elle le regarda mordillant sa paille.

- Si vous ne voulez pas en parler…

- J’ai perdu mon frère jumeau il y a… deux mois maintenant, dit-elle alors en sentant sa gorge se serrée. Elle pensait être passé au-dessus de ça. Pensait avoir fait son deuil, mais apparemment non. Elle avait dû se tromper. Elle prit une nouvelle gorgée de son cocktail évitant le regard de l’homme à côté d’elle.

- Je suis désolé, répondit John, je n’aurais pas dû être aussi indiscret…

- Ce n’est rien, c’est pas comme-ci cela n’avait pas fait la une des journaux des dernières semaines.

- Attendez… Le jeune qui a succombé à ses blessures au couteau ? C’était votre jumeau ?

- Oui.

- La cruauté humaine n’a vraiment aucune limite.

- Ce n’est pas moi qui vais vous l’apprendre…

- Malheureusement non, répondit John.

L’ambiance devenant un peu lugubre jusqu’à ce que Thalie se lève soudain, les yeux brillants.

- J’adore cette chanson… Vous dansez ?

- Euh… Si vous voulez mais je vous préviens je ne suis pas doué.

- Moi non plus, dit la jeune femme en haussant les épaules.

3

John se laissa entraîner un rire silencieux sur les lèvres. Il ne la croyait pas une seconde, elle dansait lors d’une des représentations et il savait qu’elle dansait magnifiquement bien. Pourtant, lui qui avait deux pieds gauches, se laissa entraîner et prit même du plaisir à danser en compagnie de la jeune femme. Il regarda le corps de la jeune femme se mouvoir sur la piste, bouger au rythme de la musique. Ces courbes indéniablement féminines, mise en valeur par son haut moulant et sa jupe mi longue. Elle n’était pas habillée de manière ostentatoire comme d’autres dans la boite, mais elle semblait briller de l’intérieur, attirer les projecteurs, comme la lumière attirait les papillons. Et il avait l’impression d’être ce papillon, qui s’il s’approchait un peu trop, risquait de peut-être se brûler les ailes. Les deux jeunes gens restèrent ainsi à danser, discuter et boire une bonne partie de la nuit. Finalement, il raccompagna Thalie chez elle, non sans avoir réussi à lui donner son numéro et récupérer le sien.

- Votre nom de famille ? demanda Thalie, d’une voix rendue un peu pâteuse par l’alcool.

- Smith, je suis John Smith.

Thalie sourit et déposa un baiser sur sa joue avant de rentrer chez elle, chantonnant légèrement. John resta un long moment la porte de la maison de Thalie, bien longtemps après que la jeune femme ne soit rentrée. Il restait un peu surpris. Elle l’avait embrassé, lui l’inconnu, elle l’avait embrassé sur la joue. Il sentit un sourire niais se dessiner sur ses lèvres alors qu’il remettait le contact pour rentrer à son tour chez lui.

4

Quelques jours passèrent, Thalie guettait régulièrement son téléphone et regardait souvent le numéro de John. Elle se demandait si elle n’avait pas rêvé de cette fameuse nuit où ils avaient discuté, dansé et bu. Elle se demandait même s’il allait un jour lui envoyer un message. Elle rangea son téléphone dans son sac et ferma son casier avant d’aller à sa répétition. Lorsqu’elle revint deux heures plus tard, elle eut la surprise d’avoir plusieurs appels manqués mais surtout… Un sms qui fit battre son cœur à cent à l’heure.

J’ai essayé de t’appeler mais tu dois être en répétitions… Je t’attends devant le théâtre à 14h30. J’ai entendu dire qu’il y avait un festival au parc… Je t’y invite.

A tout à l’heure,

John.

Thalie effectua un petit pas de danse avant de regarder l’heure, elle était déjà en retard d’une vingtaine de minutes, elle se changea très vite avant de courir dehors. Elle attendit devant le théâtre en se mordant la lèvre quand elle sentit une présence derrière elle. Elle se retourna et tomba nez à nez avec un bouquet de tulipes jaunes.

- Tu es magnifique aujourd’hui encore, dit John en apparaissant derrière le bouquet.

- Merci…, dit la jeune femme en prenant les fleurs, elle rougit très légèrement, tu connais le langage des fleurs ? demanda-t-elle innocemment.

- Oui… Et toi ? demanda-t-il une lueur amusée dans le regard.

- Oui…

- On y va ? demanda John en lui jetant un regard qu’il espérait lourd de sens.

Thalie hocha la tête et le laissa l’emmener au parc non loin de là.  Ils s’arrêtèrent déjeuner un morceau. Ni l’un ni l’autre n’avaient mangé avant de venir et chacun avait une faim de loup. Thalie commanda un américain tandis que John prenait un hot-dog. Ils mangèrent tout en discutant de tout et de rien. Soudain, il changea complètement de sujet.

- Je suis désolé de ne pas t’avoir contacté avant mais ma mère était malade. J’ai dû m’occuper d’elle.

- Rien de grave j’espère ? demanda Thalie légèrement inquiète.

- Non, une bronchite, mais comme elle est asthmatique et plutôt âgée on surveille attentivement l’évolution de la maladie…

- Je comprends, elle va mieux ?

- Oui, le plus dur est passé.

- Tant mieux, dit Thalie en jetant le papier de son sandwich à la poubelle.

- Tu veux faire du roller ? demanda soudain John en changeant de sujet.

- Je n’ai jamais fait ça, pourquoi pas.

- Alors viens, dit-il en lui prenant la main. Il l’entraina vers le stand de location de roller. Nous étions encore dans des saisons douces, même si l’automne était bien installé, les températures étaient encore trop hautes pour que la piste de roller soit remplacée par la patinoire. Il loua deux paires de roller avant d’entraîner Thalie à sa suite sur la piste.

5

La jeune femme alla doucement, elle n’avait jamais fait de roller avant aujourd’hui. Elle avait fait de la danse, de l’escalade, de la course, du ski, du surf, mais du roller jamais. Elle adora la sensation du vent s’engouffrant dans ses cheveux, l’air frais lui piquait les joues. Soudain elle se sentit partir en arrière, en écarquilla les yeux. John apparu alors comme par magie et la rattrapa,

- Doucement, lui dit-il en l’aidant à se redresser. Reste bien au-dessus de tes pieds, ne laisse pas ton poids du corps partir trop en avant ou en arrière d’accord ?

Thalie hocha la tête, sentant son visage devenir écarlate, et se mordit la lèvre se concentrant. Elle fit quelques pas hésitant sur la piste et manqua à nouveau de tomber mais John fut à nouveau là et la rattrapa. Il garda alors sa main et l’aida à trouver ses marques. Ils patinèrent une bonne partie de l’après-midi, avant d’aller essayer les autres activités proposées par le festival. Ils firent la maison hantée. John espérait que Thalie aurait peur et en même temps non, il fut agréablement surpris lorsqu’elle rigola à de nombreuse reprise face aux monstres qui tentait de les effrayés. Il sentit son cœur se réchauffer dans sa poitrine. Indéniablement, il était tombé sous le charme de la belle brune aux yeux bleus. Il la regarda choisir un parfum de barbe à papa et se retourner un sourire aux lèvres en lui demanda ce qu’il voulait.

- La même chose que toi, dit-il en lui rendant son sourire. Il était amoureux de son sourire… Non, il était amoureux d’elle tout court, se rectifia-t-il en la regardant commander une seconde sucrerie. Il voulait la voir sourire, chaque jour qui passait et s’il pouvait être à ses côtés à chaque étape de sa vie… Il serait le plus heureux des hommes.

6

Ils s’assirent sur un banc pour manger leur barbe à papa et John la regarda du coin de l’œil. Depuis qu’il l’avait rencontré, il se sentait changé. Ce qu’il avait vécu en Irak l’avait profondément remué. Il était le seul survivant de son unité, il avait passé deux mois dans le coma avant de pouvoir rentré auprès de ses parents. Il avait eu une longue période où il ne parlait pas, il avait des accès de colère et de violence, jusqu’à ce qu’il ait son premier rendez-vous avez la psychologue. Il avait été septique, mais cela l’avait beaucoup aidé. C’était d’ailleurs elle qui lui avait parler de la pièce de théâtre… Et qu’il avait ainsi pu rencontrer Thalie.

- J’ai de la barbe à papa quelque part ? demanda la voix flutée de la jeune femme.

- Mhm ? demanda John en sortant de ses pensées.

- Tu me fixes depuis tout à l’heure, j’ai une tâche ?

- Oh, non. Excuse-moi, j’étais un peu perdu dans mes pensées, dit-il en lui souriant.

- Je vois, répondit Thalie en picorant sa sucrerie.

Une idée commençait à germé dans son esprit, mais il lui faudra un peu de temps pour la mettre en place. Il alla jeter son bâton avant de proposer à Thalie.

- Tu fais quelque chose demain soir ?

- Non rien pourquoi ?

- Je t’invite au restaurant puis au cinéma.

- Tu vas te ruiner ! s’exclama la muse en levant des yeux surpris vers lui.

- Mais non… A moins que tu ne veuilles pas ?

- Si… Ce serait avec plaisir.

- Très bien. Demain 19 heure alors ? Je passerais te chercher.

- D’accord… Tu me raccompagnes ? demanda la jeune femme, je ne viens jamais avec ma voiture, on fait du co-voiturage d’habitude.

- Pas de soucis, je te raccompagne.

7

Le lendemain soir, Thalie était en pleine effervescence. Elle n’arrivait pas à se décider. La robe ou la tenue avec son jean ? Elle entendit toquer à sa porte.

- Entrez ! dit la jeune femme en refermant son peignoir.

- Tu t’en sors ? demanda sa mère en posant une pile de lingue sur sa commode.

- Pas vraiment… Je n’arrive pas à me décider, dit Thalie à sa mère qui s’approcha alors du lit, regardant les deux tenues.

- Tu seras plus à l’aise en robe, je te connais. Et puis… Elle te met plus en valeurs, dit sa mère avant de sortir de la chambre en laissant sa fille lui râler après. Cependant Thalie suivit les conseille de sa mère et passa sa petite robe noire avec un gilet court blanc par-dessus. Même si les températures en journée étaient encore douces, en soirée elle frôlait facilement le zéro, et il n’était pas question de tomber malade alors qu’une grosse tournée se préparait.

8

A 19 heure pétante, John sonnait à la porte de chez Thalie et sa famille. Ce fut Rémi qui lui ouvrit. Il était en repos ce soir-là, du moins il serait appelé que si l’hôpital avait besoin de lui.

- Bonsoir, vous devez être John ? dit Rémi en lui tendant la main, je suis Rémi, le frère aîné de Thalie.

- Enchanté, et oui c’est bien moi.

- On peut dire que  vous l’avez mise dans tous ses états, rit-il, entrez, je vais lui dire que vous êtes là.

- Merci, dit John en entrant.

9

Quelques instant plus tard, les parents de Thalie firent la connaissance du jeune homme et c’est en grande conversation avec eux que Thalie le découvrit dans le salon. Lorsque John se retourna en entendant le pas ténu de Thalie, il resta à demi bouche bée. Clio retint un rire tandis que Benjamin enlaçait son épouse. C’était la première fois que leur fille leur parlait d’un garçon qui l’avait invité. Ils avaient été surpris, mais heureux pour leur fille et la première impression que ce garçon leur donnait, leur plaisait. Ils les regardèrent partir, en souriant. Ils espéraient pour leur fille, que cette soirée se passerait bien.

- Où est-ce que tu m’emmènes ? demanda Thalie dans la voiture

- C’est une surprise, dit John en conduisant jusqu’à un petit restaurant un peu à l’écart du centre-ville.

Thalie regarda John et le suivit à l’intérieur du restaurant. Elle n’en croyait pas ses yeux, elle adorait ce restaurant.  Ils s’installèrent à une place près de la grande baie vitrée et commandèrent un apéritif.

- Tu es vraiment magnifique…, dit John en regardant la jeune femme face à lui.

- Merci…, dit Thalie, tu n’es pas mal non plus tu sais.

- Je n’ai pas fait grand-chose, juste passé une chemise mais merci.

Ils discutèrent de tout et de rien et dînèrent avant que John ne l’emmène au cinéma.

- Qu’est-ce que tu veux aller voir ? demanda John à la jeune femme.

- Je ne sais pas… Qu’est-ce qu’il y a en ce moment au cinéma ?

- Mhmm… Je pense que tu aimerais Doctor Strange.

- C’est un Marvel ?

- Oui.

- Alors allons-y. J’aime beaucoup les Marvel, répondit la jeune femme en suivant John vers les caisses. Il paya les tickets avant d’aller acheter des boissons et sucreries et d’aller dans la salle avec la jeune femme. Presque deux heures plus tard, ils sortirent du cinéma. Ils discutèrent un long moment dans la voiture avant que John ne la raccompagne. Il la suivit jusque sa porte.

- Merci pour cette soirée…, dit Thalie avec un sourire doux.

- Merci à toi d’avoir accepté.

- A bientôt ? demanda la jeune femme, une interrogation dans la voix et dans les yeux.

10

John hocha la tête et la regarda un long moment. Il prit alors doucement son visage entre ses mains, elle paraissait tellement fragile ainsi ! Comparée à lui avec ses grandes mains calleuses… Finalement, il posa doucement ses lèvres sur les siennes. Thalie sentit un long frisson lui parcourir l’échine lorsque John l’embrassa. Jamais elle n’avait ressenti ça, et pourtant des garçons beaucoup l’avait embrassé mais jamais comme John le l’avait fait. Elle passa ses bras autour de lui, profitant de cet instant. Elle avait l’impression que le temps s’était arrêter. Lorsque John s’écarta d’elle, elle se perdit dans ses yeux verts.

- Mademoiselle Thalie… vous m’avez ensorcelé… murmura John en posant son front contre le sien.

7 juin 2017

Chapitre 38: Reborn

1

Thalie était allongé sur son lit. Plusieurs semaines étaient passées. Elle fixait son plafond d’un air hagard. Les seuls moments où elle reprenait un semblant de vie c’était pour aller aux répétitions. Elle gardait la pêche pour son groupe mais quand elle rentrait à la maison elle redevenait amorphe. Elle ne mangeait quasiment plus, depuis l’enterrement d’Hélios, elle n’avait quasiment pas manger. Elle entendit qu’on frappait à sa porte, lui demandant si elle voulait manger. Elle ne répondit pas. Elle se roula juste en boule pleurant doucement. Hélios était mort. Son jumeau. Sa moitié. Il était mort. Jamais plus il ne reviendrait. Et elle, elle était vivante et elle devait vivre pour deux.

Pourquoi ! Pourquoi tu ne m’as pas laissé mourir avec toi ? hurla-t-elle. Et elle se figea.

Parce que tu as encore toute la vie devant toi Thalie.

Hélios ? demanda Thalie en ouvrant soudain les yeux.

Oui… Oncle Hadès m’a autorisé à te parler… quelques minutes.

Toi aussi tu avais toute la vie devant toi… pleura-t-elle alors.

Non. Tu te souviens du mythe de Hyacinthos ?

Oui… mais qu’elle est le rapport ?

J’étais sa réincarnation, tout comme tu es celle de la muse du théâtre.

Ne dit pas n’importe quoi, ce n’est pas Stan qui t’a tué. C’est Emeric. Dans le mythe c’est Apollon qui tue par erreur son amant.

Je sais, mais tout comme Hyacinthos, je devais mourir. Mais toi tu devais vivre. Tu as un destin à accomplir ma sœur. Sois forte, toi aussi tu connaîtras un amour aussi fort que ce que Stan et moi avons partagé même si ce fut bref… dit Hélios d’une pensée douce à sa sœur.

Sans toi je ne pourrais jamais continuer…

Si tu pourras. Tu verras, il faut que tu continues d’avancer.

Thalie ne répondit pas. Comment pourrait-elle ? Elle n’avait jamais été complètement séparée de son frère. Ils avaient toujours été ensemble que ce soit par l’esprit, depuis bébés. Ils avaient toujours été liés.

Stan… Il… Il tient le coup ?

Pas vraiment… Il a dû mal à se faire à ton absence. Il reste prostré dans votre lit. Il ne se lève même plus pour aller travailler...

Il va faire une bêtise Thalie… Je le sens. Empêche-le. Fais-le sortir, allez-y ensemble… Il ne doit pas me rejoindre maintenant où nous ne serons pas ensemble… S’il te plait…

Thalie ferma les yeux sentant les larmes perlées sur ses joues comme des centaines de petites gouttes salées rouler sur ses joues. Elle promit à son frère.

Tu reviendras ? Me…. Parler ?

Je ne pourrais pas Thalie… Oncle Hadès à céder uniquement parce que Samiael a appuyé ma demande. Il ne supportait pas de te voir comme ça… Tout comme moi.

D’accord… A bientôt alors ?

Dans quelques années oui.

Et elle le sentit partir, doucement avec beaucoup de tendresse. Elle s’endormit et ne se réveilla que très tard le lendemain. Elle se leva, se doucha et s’habilla. Elle se maquilla et descendit au rez-de-chaussée. Elle vit le regard surpris de ses parents, mais elle leur sourit.

- Je vais mieux… Enfin, j’essaie… dit-elle d’une petite voix.

- C’est… C’est très bien ma puce… Tu as faim, demanda sa mère pleine d’espoir.

- Oui… Je… Tu veux bien faire des pancakes ? demanda-t-elle en se mordant la lèvre.

- Oui, il me reste de la pâte. Je te faire cuire sa toute suite.

Benjamin regarda sa fille s’asseoir face à lui. Elle avait l’air d’aller beaucoup mieux, comme si elle avait enfin accepté le décès de son jumeau. Il en fut soulagé, il n’aurait pas supporté de perdre un autre de ses enfants. Surtout les jumeaux qu’ils avaient eus tellement de mal à avoir. Ils étaient leur petit miracle et… L’un deux était mort. Il ferma les yeux sentant les larmes lui venir aux yeux. Cela faisait presque un mois et demi que leur fils était mort et il ressentait toujours son absence, avait mal comme si sa mort venait seulement de survenir. Il avala sa salive, sachant qu’il en allait de même pour son épouse.

- Il est heureux là où il est papa. Il est avec Oncle Hadès, Tante Perséphone, Samiael et Mya. Ils s’occupent bien de lui.

- Co… Votre lien ?

- Il a été brisé à sa mort mais… Samiael me l’a dit…, mentit-elle à demi, il m’a parlé hier soir avant que… Je ne m’endorme.

- S’il est avec eux je suis rassuré… dit alors Clio en revenant vers sa famille et donnant des pancakes à sa fille.

- Merci maman… Stan est toujours là ?

- Oui… Il n’a pas quitté la chambre d’Hélios depuis…

- D’accord… Je vais le trainer dehors aujourd’hui.

- Bon courage, dit son père, Rémi a essayé il s’est fait envoyer chier.

- Rémi n’a pas mes arguments, dit Thalie en mangeant dans ses pancakes.

- Ta représentation c’est quand ma puce ? demanda sa mère.

- Ce samedi. A vingt heure… Vous viendrez ? demanda-t-elle soudain anxieuse. C’était sa première représentation dans la troupe, elle espérait bien que sa famille sera là.

- On sera là, c’est ta première représentation tu sais. On ne manquerait ça pour rien au monde.

- Et… Rémi ?

- Il a pris sa journée et sa journée du lendemain pour pouvoir venir te voir, dit son père.

Thalie sourit avant de finir son petit déjeuner et de débarrasser.

2

Une fois cela fait elle monta dans la chambre d’Hélios et déboula comme une furie.

- Ok. Stan tu te bouges le cul ! On sort.

- Va-t’en, je veux voir personne.

- Non. Tu te bouges le cul. S’il n’était pas déjà mort mon frère mourrait de te voir comme ça.

- Tu ne sais pas ce que tu dis ! hurla Stan en se tournant vers la voix avant de reconnaître Thalie.

- Oh si je le sais. Je suis… J’étais sa jumelle. Alors maintenant tu te lèves, tu vas prendre une douche parce que tu pues le phoque, te raser car tu vas finir par ressembler à un homme de Cro-Magnon et on va aller manger une crêpe.

- Je…

- Tu discutes pas. Tu as cinq minutes pour te bouger de là. Je vais aérer.

- NON ! dit Stan une lueur paniquée dans les yeux.

- Si. Aérer. Pas changer les draps okay ? dit Thalie en fixant Stan, elle se doutait de ce qu’il se passait dans la tête de Stan. Mais il n’était pas question qu’elle le laisse mourir, elle l’avait promis à Hélios. Stan hocha finalement et se leva d’un air hagard avant de passer dans la salle de bain.

3

Il se regarda dans le miroir passant une main dans ses cheveux. Qu’est-ce qu’Hélios penserait de lui en le voyant ainsi ? Sûrement qu’il était pathétique. Même s’il n’avait pas toujours été très expressif en public, en privé, son Hélios avait toujours croqué la vie à pleine dents depuis qu’ils étaient ensemble. Ils avaient profité de chaque instants pendant leurs presque deux ans de relations. Il sentit les larmes lui venir à nouveau aux yeux. Il était une loque, depuis la mort de son Adonis il n’avait plus envie de rien. Plus envie de vivre, il voulait mourir pour le retrouver. Il alluma finalement la douche, s’il ne faisait pas ce que Thalie lui avait demander… Il avait peur pour ses fesses. Il connaissait la jeune femme, et lorsqu’elle avait une idée en tête, il était impossible de lui faire sortir cette idée de la tête. Il se lava et s’habilla avec des vêtements propres puis se rasa. Une fois qu’il eut une mine un peu plus présentable, il retourna dans la chambre et plissa les yeux, éblouis par la lumière du jour. Depuis combien de temps n’était-il pas sorti ? Il ne savait plus. Trop longtemps s’il en croyait le reflet que le miroir lui avait renvoyer.

- Mais dis donc, tu serais presque présentable ! lui lança Thalie.

Il la regarda sans réagir. Comment pouvait-elle être aussi pimpante ? Il ne comprenait pas, elle avait complètement pété les plombs à l’enterrement d’Hélios. Tellement que Rémi avait dû la mettre sous calmant et elle avait fait un séjour d’une quinzaine de jour à l’hôpital, complètement aphone et muette. La troupe avec qui elle jouait, passait tous les jours prendre de ses nouvelles. Ils avaient été surpris lorsque quinze jours plus tard, elle était revenue aux répétitions. Elle avait l’air d’un zombie à la maison, mais pour le théâtre elle arrivait à jouer la comédie du bonheur. Est-ce qu’elle le faisait pour lui ? La comédie du bonheur ? Il n’en savait rien, mais rien que pour voir son sourire qui ressemblait tant à celui d’Hélios… Il la suivrait.

- J’ai quelque chose à te donner, elle lui tendit alors un papier qu’il saisit.

- Qu’est-ce que…

- Papa a été à la mairie… Et avec les circonstances le maire à accéder à sa requête. Je sais que ce n’est pas grand-chose mais…

- C’est énorme Thalie, dit-il en serrant le papier contre son cœur, merci… murmura-t-il la gorge serrée.

Thalie lui fit un petit sourire, il lut clairement la douleur dans ses yeux et compris que même si elle acceptait la mort de son frère… Elle avait toujours du mal à se faire à son absence. Il relut le papier, qui le signifiait, lui Stan Jones, époux d’Hélios Alpha. Il glissa le certificat sous la lampe de sa table de chevet avant de regarder sa belle-sœur. L’un de ses souhaits les plus chers venait de se réaliser. Il était marié à l’homme de sa vie… Même si celui-ci était décédé, aux yeux de la loi et des juges, il était son mari.

- On va la manger cette crêpe ? demanda-t-il d’une voix hésitante

Thalie l’entraina à sa suite. Ils marchèrent longtemps jusqu’au centre-ville. Stan regardait tout autour de lui. Quel jour étions-nous ? Quel mois ? Quelle saison ? Il posa toutes ses questions à Thalie qui lui répondit patiemment. Il se figea soudain. Cette date.

- Je sais. On ira le voir après. D’abord on va manger. Je ne veux pas que tu nous fasses un malaise.

Il hocha la tête, suivant la jeune femme comme un automate. Il n’arrivait pas à y croire. Aujourd’hui c’était leur anniversaire. Cela faisait deux qu’ils étaient en couple. Il voulait aller le voir. Fleurir sa tombe. Et Thalie l’avait bien compris. Elle n’aurait jamais pu faire mieux pour le forcer à sortir de leur lit. Ils mangèrent une crêpe ou plus quatre pour Stan, dans une petite crêperie, puis Stan passa chez une fleuriste non loin et ils se rendirent sur la tombe d’Hélios.

4

Plus ils approchaient et plus Stan sentait la nervosité le gagner, il n’était pas revenu sur sa tombe depuis l’enterrement. Il sursauta lorsque Thalie attrapa sa main. Il lui jeta un coup d’œil, et la vit très pâle.

- Ca va aller…, il savait que voir son frère se faire ensevelir l’avait traumatisée.

- Il… Il est là… murmura-t-elle en désignant la tombe de son jumeau.

Stan s’arrêta et fixant longuement la tombe avant de poser les fleurs qu’il avait acheté. Thalie lui reprit la main et la serra très fort dès qu’il eut posé les fleurs. Stan se recueillit en silence sur la tombe d’Hélios et finit par prendre Thalie dans ses bras. Ils sanglotèrent alors, un long moment sur la tombe du jeune homme. Puis une fois cela fait, ils passèrent le reste de l’après-midi en ville. A parler d’Hélios, du spectacle de Thalie, et de différents souvenirs. Ils eurent mal lorsqu’ils parlaient du jeune homme parti trop tôt, mais moins que devant sa tombe, comme si la douleur refluait doucement.

5

Samedi soir arriva vite, et toute la famille avait regarder Thalie jouer, Stan après leur sortie en ville, avait doucement réintégré la vie dans la famille de Thalie. Clio et Benjamin, lui avait proposé de rester vivre avec eux, le temps que tout se calme pour lui, qu’il se sente prêt à refaire sa vie et… Il avait accepté, même s’il doutait de pouvoir un jour refaire sa vie avec un autre homme. Et ce soir-là, il était présent avec eux. Il avait applaudi très fort lorsque la pièce s’était finit. Sa belle-sœur avait vraiment beaucoup de talents. Ils retournaient à la voiture lorsqu’une voix les interrompit.

- Bonsoir… Pardon de vous déranger mais… Vous êtes bien Thalie Alpha ?

- Oui ? dit la jeune femme en se retournant, face à elle se tenait un jeune homme aux cheveux blonds et aux yeux verts, que puis-je pour vous ? demanda-t-elle en sentant soudain son cœur s’accéléré.

- Est-ce que… Je pourrais avoir un autographe… Et une photo avec vous ? Je viens de voir votre pièce et vous m’avez complètement envoûté, dit l’inconnu un peu intimidé.

- Je… Oui, avec plaisir. Maman tu veux bien nous prendre en photo ?

- Oui, bien sûr, allez-y monsieur.

Le jeune homme s’approcha de Thalie, et la jeune femme passa naturellement son bras autour de la taille du jeune homme. Un sourire se forma sur ses lèvres tandis que Clio les prenait en photo. L’inconnu les remercia puis tandis un flyer de la pièce.

- Comment vous appelez vous ? demanda-t-elle en signant doucement.

- John, répondit le jeune homme en la regardant de ses grands yeux verts.

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